« La recherche française décroche », reconnaît Frédérique Vidal

« La recherche française décroche », reconnaît Frédérique Vidal

Venue défendre son projet de loi de programmation de la recherche au Sénat, la ministre de l’Enseignement supérieur a fait face au scepticisme des sénateurs sur le volet financier mais aussi sur des points plus spécifiques comme la création de chaires de professeurs juniors. 
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Le nerf de la guerre c’est l’argent », a tout de suite souligné la sénatrice LR de l’Essonne, Laure Darcos face à la ministre de l’Enseignement supérieur, ce mercredi. Frédérique Vidal est venue devant la commission de la culture et de l'éducation pour défendre son projet de loi de programmation de la recherche. 

Dans son propos liminaire, Frédérique Vidal a rappelé les difficultés criantes auxquelles est confronté le monde de la recherche : « De la baisse du nombre d’inscriptions en doctorat à la stagnation des rémunérations des personnels en passant par l’âge moyen d’entrée dans les carrières, tous les voyants sont au rouge et conduisent à un même constat, la recherche française décroche ».

«  Le gouvernement pourra aussi avoir un prix Nobel pour les ciseaux budgétaires »

Un mal aussi constaté par les sénateurs qui ne partagent pas pour autant le remède proposé. « Notre collègue, Madame Charpentier, vient d’avoir le prix Nobel pour les ciseaux moléculaires mais je crois que le gouvernement pourra aussi avoir un prix Nobel pour les ciseaux budgétaires », a ainsi ironisé le sénateur PCF, Pierre Ouzoulias. 

Le sénateur des Hauts-de-Seine dénonce une loi qui acte le renoncement de « la France à diminuer le décalage que nous avons avec les pays européens qui sont à un niveau nettement plus haut ». En 2000, les États européens avaient acté, à travers un plan nommé « la stratégie de Lisbonne », qu’ils devraient respectivement allouer 3 % de leur PIB au budget de la recherche. Un échec en ce qui concerne la France que le projet de loi ne saurait réparer. 

Recherche : « Cela fait vingt ans qu’on renonce aux ambitions », affirme Frédérique Vidal
01:05

« Cela fait vingt ans qu’on renonce aux ambitions en ne faisant pas de loi de programmation, » s’est défendue la ministre de l’Enseignement supérieur. « J’estime que le premier mérite de cette loi est qu’elle existe et qu’elle mette 25 milliards à disposition de la recherche. J’entends qu’il aurait fallu commencer cela dès qu’on en a pris l’engagement en 2000, pour atteindre les 3 % du PIB. Et comme parfois, le mieux est l’ennemi du bien, on a bien souvent renoncé à faire quelque chose ».  

Au-delà du seul volet budgétaire, les sénateurs se sont montrés sceptiques sur certaines mesures comprises dans le projet de loi comme la création de chaires de professeurs juniors, des contrats de six ans. Certains ont notamment pointé un risque de « carrière professionnelle à deux vitesses » ou se sont interrogés sur la manière dont les universités allaient pouvoir gérer ces nouveaux statuts. La ministre a, pour sa part, défendu des postes dont elle assure qu’ils sont déjà courtisés. « Le besoin est là », affirme-t-elle.  

Adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, le projet de loi doit prochainement être examiné au Sénat. Les débats se poursuivront donc dans l’hémicycle cette fois. 

 

 

Dans la même thématique

« La recherche française décroche », reconnaît Frédérique Vidal
4min

Politique

Archive. Quand Jean-Luc Mélenchon justifiait les bombardements sur les rebelles syriens

Depuis la chute de Bachar Al-Assad, certaines déclarations de responsables politiques conciliant avec le régime dictatorial refont surface. En octobre 2015 par exemple dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat, Jean-Luc Mélenchon estimait que les bombardements russes et syriens faisaient partie d’une guerre nécessaire contre les rebelles.

Le

« La recherche française décroche », reconnaît Frédérique Vidal
3min

Politique

Nouveau gouvernement : la gauche s’engage à renoncer au 49.3 si Emmanuel Macron nomme un Premier ministre issu du NFP

Reçus par Emmanuel Macron ce mardi, avec d’autres formations politiques à l’exception de LFI et du RN, socialistes et écologistes se sont engagés, s’ils accèdent au pouvoir, à ne pas utiliser le 49.3 à condition que les oppositions renoncent à la motion de censure. « Ça a été repris par Horizons, par le MoDem », a assuré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.

Le

« La recherche française décroche », reconnaît Frédérique Vidal
2min

Politique

Réunion à l’Élysée : Laurent Wauquiez (LR) espère un accord pour « ne pas faire tomber un gouvernement »

À la sortie d’une réunion avec les partis, hors LFI ou RN, le patron des députés de la Droite républicaine insiste à nouveau sur la nécessité d’aboutir à un accord de non-censure pour qu’un gouvernement survive. Il maintient sa ligne rouge : la droite ne veut ni ministres issus de la France insoumise, ni application du programme du Nouveau Front populaire.

Le