François Hollande, président au moment des multiples attentats revendiqués en France par le groupe Etat islamique (EI), a salué lundi la mort de son chef Abou Bakr al-Baghdadi, un "coup dur" mais pas "fatal" pour l'organisation.
Le président américain Donald Trump a annoncé dimanche la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi lors d'une opération militaire américaine dans le nord-ouest de la Syrie.
"Je pense aux familles des victimes des attentats, aussi bien du 13 novembre que de ceux qui ont suivi: elles savent désormais que le chef de l'organisation terroriste qui avait commandité ces attentats est mort", a réagi François Hollande sur France 2 lundi.
"C'est une victoire pour l'ensemble de la coalition qui a mené la guerre contre Daech", a-t-il ajouté. Pour l'EI, "c'est un coup dur, parce que c'est le chef, lui qui avait proclamé le califat et des opérations partout dans le monde, (...) parce que l'organisation est en décomposition, a perdu des territoires".
Mais ce n'est "pas un coup fatal, car cette organisation qui n'a plus de territoire a encore des combattants, et peut encore en avoir davantage si des troubles sont créés dans les camps" où ils sont détenus par les Kurdes en Syrie, a relevé l'ancien chef de l'Etat.
"Le travail n'est pas terminé", a-t-il ajouté, critiquant le retrait américain de Syrie, aux "conséquences graves". "La question est posée aux Européens, à l'Otan: sommes-nous capable de nous défendre nous-mêmes, de constituer une coalition sans les Américains?", a interrogé François Hollande, pour qui "la France doit prendre une initiative" en ce sens.
Le président Emmanuel Macron avait tweeté dimanche: "La mort d'al-Baghdadi est un coup dur porté contre Daech, mais ce n'est qu'une étape. Le combat continue avec nos partenaires de la coalition internationale pour que l'organisation terroriste soit définitivement défaite".
Interrogé sur les mots utilisés par Donald Trump pour décrire le raid contre le chef de l'EI, François Hollande a cinglé: "C'est la méthode Trump, un discours pas contrôlé, où c'est l'instinct qui parle plus que l'intelligence, qui attise la haine plutôt qu'il consacre la victoire contre le terrorisme".
"Les mots comptent, ils sont répercutés partout, on n'est pas dans un film" mais dans "une réalité cruelle" avec des "femmes violées et des gens massacrés", a-t-il insisté.