La gauche de la gauche s'est félicitée vendredi de "l'unité" entre organisations syndicales, partis politiques et associations à l'occasion de la "marée populaire" un peu partout en France samedi, estimant que "le rapport de force" avec le chef de l'Etat "continue".
Le député de La France insoumise Alexis Corbière a même salué sur Public Sénat une "montée en puissance" de la mobilisation, fait "nouveau" selon lui.
Voir défiler des partis politiques comme LFI aux côtés de syndicats "comme la CGT n'est pas exceptionnel dans l'Histoire de France mais c'est rare quand même qu'on se retrouve sur une même date", a-t-il noté.
Après la "belle manifestation du 5 mai", et avec "la résistance des cheminots" qui se poursuit, la mobilisation des fonctionnaires notamment, "tout ça peut donner quelque chose qui est un rapport de force qui continue", a-t-il estimé.
Il a en outre jugé "intéressant" un "climat" particulier au sein des "confédérations syndicales", qui semblent "dire que peut-être que ça peut continuer sur une journée au mois de juin". Une tendance qu'il a notamment "attribuée à l'arrivée de Pascal Pavageau à la tête de Force ouvrière".
Pour le secrétaire national du PCF Pierre Laurent, "la force" des manifestations de samedi est leur "cadre inédit", avec plus de 60 partis de gauche, syndicats et associations appelant à manifester.
Face à "un pouvoir très arrogant", "nous sommes de plus en plus nombreux" à "unir nos forces pour faire entendre une exigence de changement de cap social", a-t-il assuré sur France 2.
- "Respecter des forces différentes" -
Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste, a lui aussi salué cette "unité des organisations". "C'est pas vrai de dire que ça ne s'est jamais passé dans l'Histoire, mais c'est un petit événement", s'est-il félicité sur RTL.
"Quand d'un côté vous avez la politique qui (...) consiste à donner aux plus riches parmi les plus riches et qu'au reste de la population vous demandez de se serrer la ceinture, ça agace, ça énerve et de fait ça crée une convergence", a-t-il estimé.
Dans ce contexte, "les mobilisations, elles sont encore devant nous, pas derrière".
Pour autant, "je ne raconte pas d'histoires, ça ne suffit pas", a-t-il prévenu. "L'unité des organisations, ça ne va pas se substituer au rapport de force réel" qui interviendra "quand Macron va faire un calcul et se dire +j'ai plus à perdre qu'à gagner à continuer avec ce conflit+", a-t-il avancé.
"Une victoire serait par exemple d'obtenir concrètement le retrait de Parcoursup" et de la réforme de SNCF, a-t-il jugé, en appelant les organisations à ne pas "se louper" comme lors des manifestations contre la loi Travail où chacun a "joué pour soi".
Interrogé pour savoir si le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon était désormais le "leader de la gauche", Pierre Laurent a noté son "résultat à l'élection présidentielle et aux élections législatives qui l'a mis en tête des formations de gauche".
Mais "si nous voulons parvenir à des résultats, à infléchir la politique gouvernementale, une seule force ne peut pas y parvenir, il faut donc unir des forces différentes, les respecter, leur donner chacune leur place", et "Jean-Luc Mélenchon s'est inscrit dans ce cadre", a-t-il estimé.
"Tous les gens qui vont venir dans les manifestations demain (...) ne se rangent pas derrière quelqu'un, ils unissent leurs forces", a-t-il insisté.