La député LR Valérie Boyer condamnée pour licenciement sans cause et harcèlement moral

La député LR Valérie Boyer condamnée pour licenciement sans cause et harcèlement moral

La députée LR des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer, porte-parole de François Fillon pour la présidentielle de 2017, a été condamnée...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La députée LR des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer, porte-parole de François Fillon pour la présidentielle de 2017, a été condamnée par la cour d'appel d'Aix-en-Provence pour le harcèlement moral et le licenciement sans cause de son attachée parlementaire.

Selon l'arrêt, rendu le 22 décembre, consulté par l'AFP lundi et révélé par le site d'information Marsactu, la députée a été condamnée à verser 17.000 euros à son ancienne attachée parlementaire.

Reconnue coupable de licenciement "sans cause réelle et sérieuse" en première instance par les prud'hommes en 2015, la députée avait été condamnée à verser 37.000 euros.

Embauchée en CDI en septembre 2007, Marie-Laurence Macaluso avait dû interrompre son activité à plusieurs reprises en 2012 pour cause de maladie, notamment durant les élections législatives. Elle avait été licenciée en janvier 2013, "pour absences longues et répétées perturbant le fonctionnement du cabinet parlementaire", selon l'argumentaire de Mme Boyer cité dans l'arrêt de la cour.

Mme Macaluso estimait avoir "subi un harcèlement moral du fait de ses diverses convocations en vue d’une rupture conventionnelle dans le cadre d’une situation conflictuelle, des sanctions injustifiées et répétées, des pressions multiples, d’une rétrogradation et d’une mise à l’écart".

L'attachée parlementaire avait notamment reçu des lettres de reproches et d’avertissements pour manquement à la mise en sécurité des moyens de paiement du cabinet parlementaire.

Contestant le harcèlement moral, Mme Boyer soutenait pour sa part que "les sanctions disciplinaires notifiées étaient légitimes".

La cour d'appel a jugé que "la preuve de perturbations touchant au fonctionnement du bureau parlementaire dans son ensemble n’était pas rapportée" et que "la nécessité du remplacement définitif de la salariée" n'était pas "démontrée". Elle note une "rétrogadation" de la salariée et la "pression" exercée sur elle par "la multiplication des convocations à entretien préalable à une rupture conventionnelle".

Et de conclure que Mme Boyer "échoue à démontrer que les faits matériellement établis par Marie-Laurence Macaluso sont justifiés par des éléments objectifs étrangers à tout harcèlement moral".

"La cour a divisé par deux les indemnités demandées en première instance", a noté auprès de l'AFP Me Jean-Claude Sassatelli, avocat de Mme Boyer estimant que "la condamnation mesurée" sur le plan des indemnités "montre qu'un doute a persisté chez les magistrats".

Selon lui, le litige entre Mme Boyer et sa salariée s'explique par "le contexte" de l'époque, "en pleine campagne électorale alors que, en congé maladie, l'attachée parlementaire militait pour un autre candidat" du même parti que Mme Boyer.

"Ca a compliqué la décision prise", a ajouté l'avocat", espérant que "pour chacune la page est tournée".

Dans la même thématique

Paris: New Year’s greetings from French President Emmanuel Macron
5min

Politique

Sur quels sujets Emmanuel Macron pourrait-il organiser un référendum ?

Alors qu’Emmanuel Macron a une nouvelle fois évoqué la possibilité d’organiser un référendum sur 2025, plusieurs sujets pourraient faire l’objet d’une consultation. Néanmoins, le recours à l’article 11 écarte certaines thématiques majeures comme l’immigration.

Le

Illu histoire d’un géant
4min

Politique

Comment de Gaulle a construit l’image de la France dans le monde

États-Unis, Allemagne mais aussi Sénégal, quand le monde apprend la démission du président de Gaulle en avril 1969, c’est une onde de choc politique. Celui qui était au pouvoir depuis 1958 avait en effet tissé des liens avec le monde entier. Construction d’une politique européenne pour se préserver notamment de l’influence de l’Amérique, décolonisation… Charles de Gaulle avait imprimé sa marque, ses opinions en matière de politique étrangère, laissant ainsi son héritage. C’est l’un des chapitres que nous propose de feuilleter le réalisateur Jean-Pierre Cottet dans le documentaire « De Gaulle, histoire d’un géant » diffusé sur Public Sénat.

Le