La crise des “gilets jaunes” en dix dates

La crise des “gilets jaunes” en dix dates

Des premières occupations de ronds-points en novembre à l'acte 20 de samedi, résumé de la crise des "gilets jaunes" :
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Des premières occupations de ronds-points en novembre à l'acte 20 de samedi, résumé de la crise des "gilets jaunes" :

- 17 novembre: ronds-points occupés -

Vêtues d'un gilet jaune fluorescent, 282.000 personnes, selon les chiffres officiels régulièrement contestés, occupent des ronds-points, bloquent des routes et centres commerciaux.

Le mouvement vise initialement la hausse des taxes sur les carburants, mais Emmanuel Macron et l'ensemble de sa politique sociale et fiscale sont rapidement ciblés.

- 1er décembre: Arc de Triomphe vandalisé -

L'acte 3 du 1er décembre (136.000 personnes) donne lieu à des violences dans plusieurs villes, surtout à Paris. L'Arc de Triomphe est tagué, ses salles d'exposition pillées et dégradées.

Les Champs-Élysées avaient déjà été le théâtre d'affrontements le samedi précédent.

- 10 décembre: 100 euros pour les Smicards -

Après l'annulation pour 2019 de la hausse de fiscalité sur les carburants, annoncée le 5 décembre, Emmanuel Macron fait d'autres concessions cinq jours plus tard: hausse de 100 euros par mois pour les salariés au Smic, heures supplémentaires "sans impôts ni charges" et nouvelle exemption de hausse de CSG pour certains retraités.

Les mesures annoncées depuis le début du mouvement sont évaluées à 10 milliards d'euros. Elles seront votées le 21 décembre par le Parlement.

- 5 janvier: nouveaux affrontements -

Après trois samedis de baisse, la participation remonte à 50.000 personnes pour l'acte 8. Des manifestants forcent avec un engin de chantier l'entrée du ministère de Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement.

L'exécutif annonce deux jours plus tard une nouvelle loi "anticasseurs", qui sera votée le 12 mars. Devant les craintes, jusque dans les rangs de la majorité, d'atteintes aux libertés, Emmanuel Macron saisira le Conseil constitutionnel.

La polémique enfle à partir de janvier face aux blessures graves causées chez les manifestants par les lanceurs de balles de défense (LBD) et grenades de désencerclement utilisés par les forces de l'ordre.

- 15 janvier: début du grand débat -

Dans l'espoir d'apaiser les esprits, Emmanuel Macron lance un grand débat, le 15 janvier, dans une lettre aux Français puis à Grand Bourgtheroulde (Eure) lors d'un échange-marathon avec les maires normands.

De nombreuses propositions émergent des réunions citoyennes organisées partout en France, les premières annonces de l'exécutif étant attendues mi-avril.

- 23 janvier: liste avortée aux européennes -

Des "gilets jaunes" annoncent le 23 janvier un embryon de liste aux européennes, menée par une aide-soignante, Ingrid Levavasseur. Après de multiples messages d'insultes, elle renoncera à conduire cette liste le 13 février.

Une petite dizaine de projets de listes seront ensuite annoncées.

- 5 février: crise avec l'Italie -

La rencontre en France, le 5 février, du vice-président du Conseil italien et chef de file du Mouvement 5 étoiles, Luigi Di Maio, avec le "gilet jaune" Christophe Chalençon provoque le rappel par Paris, pendant quelques jours, de son ambassadeur en Italie.

- 6 mars: l'ONU intervient -

L'ONU demande le 6 mars à la France "une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force".

Le Conseil de l'Europe avait appelé le 26 février à "suspendre l'usage du LBD dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre", afin de "mieux respecter les droits de l'Homme".

- 9 mars: creux de mobilisation -

La mobilisation, qui a baissé progressivement à partir de la fin janvier, atteint un creux de 28.600 manifestants le 9 mars.

- 16 mars: Champs-Élysées saccagés -

L'acte 18 du 16 mars (32.300 manifestants) est marqué par une nouvelle flambée de violences à Paris, avec pillages et incendies sur les Champs-Élysées.

L'exécutif annonce deux jours plus tard une batterie de mesures: interdiction des manifestations dans les quartiers "les plus touchés" en cas de présence d'"ultras", limogeage du préfet de police de Paris, contraventions alourdies.

Le 23, des lieux emblématiques (comme les Champs-Élysées), sont interdits aux manifestants. Une septuagénaire est grièvement blessée à Nice en chutant pendant une charge policière. 40.500 manifestants en France sont recensés par l'Intérieur.

- 30 mars: participation en baisse -

L'acte 20 mobilise 33.700 manifestants, chiffre en baisse par rapport au 23. Pas d'incidents dans la capitale ; quelques accrochages à Bordeaux et Montpellier.

Dans la même thématique

Paris: French Government Weekly Cabinet Meeting
5min

Politique

Pour Bruno Retailleau, les conditions sont réunies pour rester au gouvernement

Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.

Le

La crise des “gilets jaunes” en dix dates
4min

Politique

Retraites : « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », dénonce Ian Brossat

C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».

Le

La crise des “gilets jaunes” en dix dates
4min

Politique

« Consternés », « dépités », « enfumage » : après sa rencontre avec François Bayrou, la gauche menace plus que jamais le Premier ministre de censure

Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.

Le