La Convention citoyenne pour le climat a-t-elle déjà réussi son pari ?

La Convention citoyenne pour le climat a-t-elle déjà réussi son pari ?

Entre coup de com’ écolo du Président, ou au contraire écologie punitive, la Convention citoyenne pour le climat est la cible de nombreuses critiques. Mais selon William Aucant, l’un des 150 citoyens tirés au sort, cette expérience démocratique peut se féliciter d’un premier succès : en les sensibilisant et les accompagnant, la Convention a fait de ses membres de véritables ambassadeurs de la défense de l’environnement qui, à leur tour, incitent les Français à s’engager. Alors que se tient ce lundi matin le Conseil de défense écologique présidé par Emmanuel Macron, et à l'issu duquel de premières mesures tirées de cette initiative devraient être annoncées, le pari est-il déjà réussi ?
Public Sénat

Par Arthur Bamas

Temps de lecture :

2 min

Publié le

« Climatosceptiques sans le savoir »

« Lorsque je me suis rendu compte de l’urgence du problème, j’ai pris une véritable claque ». Pour Nicolas Ameglio, la Convention citoyenne pour le climat a été une expérience déterminante. Sans être spécialement engagé, ce lycéen de 18 ans se considérait relativement bien informé sur le sujet. Et pourtant, ces quelques mois à échanger avec des experts, rencontrer ONG et entreprises et parcourir des rapports lui ont fait l’effet d’une révélation : « J’ai compris qu’on est tous climatosceptiques sans le savoir ».
La principale leçon qu’il tire de cette expérience participative est donc sa propre sensibilisation à l’urgence du défi climatique, mais aussi et surtout le manque d’information autour de ce sujet qui reste malheureusement très vague pour beaucoup de Français.

Nicolas lors de la Convention citoyenne

Un nouveau « courage citoyen »

C’est sans doute en apportant des réponses à ces manquements que la Convention tient sa première victoire. Fort de son expérience et de ses échanges avec les 149 autres tirés au sort, William Aucant a en effet décidé de partager ce qu’il appelle « l’aventure de sa vie ». À Nantes, l’architecte participe donc à des « climapéros » au cours desquels il s’efforce de reproduire cette prise de conscience : « Grâce à cette Convention, nous avons désormais 150 nouvelles chances d’agir et surtout de transmettre cette nécessité de s’engager dans la transition écologique ».

William, participant à la Convention citoyenne

Prendre le relais des dirigeants

Mais la formation de ces 150 ambassadeurs de l’environnement est-elle une avancée suffisante ? Aux yeux de Corinne Merlot, assistante d’éducation tirée au sort par la Convention, la sensibilisation ne suffit pas : « Tous les experts que nous avons entendus, tous les rapports que nous avons lus, tout ce qui nous a fait prendre conscience de l’urgence climatique… tout est déjà passé maintes fois dans les ministères et les cabinets. Et pourtant, aucune décision importante n’est prise pour endiguer rapidement le réchauffement climatique. » Pour réduire de 40% nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, la prise de conscience n’est qu’une première étape, le courage politique doit suivre.

Emmanuel Macron dans les jardins de l'Elysée


Retrouver le documentaire « Convention citoyenne, un nouveau climat démocratique », réalisé par Sandra Cerqueira, le 27 juillet à 16h30 sur Public Sénat, ou sur notre site en suivant ce lien.

Dans la même thématique

Emmanuel Macron meets residents of Mayotte.
5min

Politique

Mayotte : le projet de « refondation » du gouvernement en examen au Sénat 

Le voile se lève sur le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte. Présenté au Conseil des ministres lundi 21 avril 2025, le texte fait suite à la loi d'urgence pour Mayotte adoptée le 24 février 2025 après le passage du cyclone Chido en décembre 2024. Ce nouveau texte vise, entre autres, à moderniser le fonctionnement institutionnel, à lutter contre l’immigration clandestine, à refonder et à “façonner l’avenir de Mayotte”.

Le

Rally For Palestinian Prisoners SWITZERLAND.
4min

Politique

Hungry for Palestine : le collectif en grève de la faim depuis 23 jours reçu au Sénat

Vingt-trois jours de jeûne, seize villes françaises traversées : le collectif Hungry for Palestine était au Sénat le 22 avril 2025. Tous les membres du mouvement, présents au palais du Luxembourg, sont en grève de la faim depuis le 31 mars pour dénoncer l'inaction des pouvoirs publics et le non-respect du droit international dans la bande de Gaza. Le mouvement est né de l'impulsion de soignants, tous de retour de mission à Gaza.

Le