L’Assemblée renforce l’étiquetage de certains aliments et du vin, contre l’avis du gouvernement

L’Assemblée renforce l’étiquetage de certains aliments et du vin, contre l’avis du gouvernement

L'Assemblée nationale a décidé samedi de renforcer l'étiquetage de certaines denrées alimentaires, via un amendement LREM adopté...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

L'Assemblée nationale a décidé samedi de renforcer l'étiquetage de certaines denrées alimentaires, via un amendement LREM adopté contre l'avis du gouvernement, qui a fait part de sa "préoccupation" sur le risque de "fragiliser" une expérimentation en cours au niveau européen.

L'amendement, défendu par la présidente de la Commission du développement durable Barbara Pompili (LREM), a été adopté après un décompte manuel serré dans l'hémicycle lors de l'examen du projet de loi agriculture et alimentation, qui se poursuit tout le week-end.

Il prévoit de faire figurer à partir de janvier 2023 sur certaines denrées alimentaires différentes mentions telles que "nourri aux OGM", le mode d'élevage, l'origine géographique, ou encore "le nombre de traitements, par des produits phytosanitaires sur les fruits et légumes frais", un décret devant préciser ses conditions d'application.

L'ONG CIWF France a salué dans un communiqué une "victoire pour les consommateurs" et appelé le Sénat à "consolider" la disposition.

Comme d'autres élus de divers bords politiques, allant de LR aux Insoumis, la députée issue des rangs écologistes et ex-secrétaire d'Etat à la Biodiversité, a mis en avant des "attentes très fortes" des consommateurs. "Je crois vraiment que ce genre d'étiquetage rassure" et permet "de mieux valoriser le travail de nos agriculteurs", a affirmé l'élue de la Somme.

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a assuré que la mesure ne lui posait "pas de problème sur le fond", mais souligné qu'une expérimentation était en cours sur l'étiquetage, initiée dans le cadre de la loi Sapin II, que "la France avait eu beaucoup de mal à obtenir" au niveau européen.

"Le fait d'inscrire maintenant cet objet là dans la loi pourrait fragiliser notre expérimentation au niveau européen", a-t-il insisté.

A l'issue du vote, il a encore exprimé sa "préoccupation", disant espérer "ne pas avoir à mettre à terre tout le travail qui a été fait" avec un arrêt "brutal" de l'étiquetage des produits laitiers et de la viande.

Les députés ont en revanche rejeté une série d'amendements visant à supprimer la mention "transformé en France", au motif qu'elle pouvait être trompeuse pour les consommateurs.

Les élus ont également débattu d'une disposition adoptée en commission à l'initiative du rapporteur Jean-Baptiste Moreau (LREM), pour interdire que les produits alimentaires contenant une part significative de matières végétales soient présentés comme de la viande (tels les "steaks de soja" ou "merguez vegan").

Malgré des amendements contre cette "petite affaire un peu +lobbyisée+", selon Yves Jégo (UAI), la mesure a été maintenue, le rapporteur faisant préciser que le "lait de coco", le "fromage de tête" ou le "caviar d'aubergine" ne seront pas concernés.

Sur l’étiquetage du vin, question longuement débattue, les députés ont voté, contre l'avis du gouvernement, pour imposer la mention du pays d'origine d'un vin, "en évidence sur l'étiquette" à partir de 2019.

"Le consommateur est régulièrement trompé", a argumenté Alain Perea, député LREM de l'Aude, appelant à "donner un signe positif" aux producteurs. Une contrainte similaire serait également appliquée aux menus des restaurants.

Les élus ont voté l'abrogation d'une loi de 1957, qui interdisait la fabrication de mousseux autres que "la Clairette de Die" dans les aires ayant droit à cette appellation.

Par ailleurs, les députés ont rejeté un amendement du gouvernement, qui visait à supprimer un article de la loi pour obliger les vendeurs de denrées alimentaires en ligne à présenter les informations sur les produits de façon claire "au sein d’une rubrique dédiée" et "non sous la forme d’une photographie".

Dans la même thématique

France Politics
11min

Politique

Budget, assurance chômage, Nouvelle-Calédonie… Les dossiers chauds qui attendent Michel Barnier

Après deux mois de flottement, de nombreux dossiers se sont accumulés sur le bureau du Premier ministre. Tout juste nommé, Michel Barnier va devoir relancer plusieurs réformes, mises à l’arrêt avec la dissolution. Néanmoins, la constitution d’un budget reste le premier saut d’obstacles pour le nouveau chef de gouvernement et sa future équipe ministérielle.

Le

NATO Summit
6min

Politique

« Depuis les élections législatives, l’autorité d’Emmanuel Macron s’est affaiblie en Europe et sur la scène internationale »

Ce vendredi, Emmanuel Macron rencontre Olaf Scholz sur les bords du lac Léman, à Évian-les-Bains. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement allemand participent à la nouvelle édition des rencontres franco-allemandes, un rendez-vous devenu incontournable dans les relations entre les deux pays. Alors que les deux hommes sont affaiblis sur la scène intérieure à la suite de revers électoraux, la professeure d'histoire et de civilisation allemande à Sorbonne Université, Hélène Miard-Delacroix, dresse un état des lieux des relations entre Paris et Berlin.

Le

France Politics
5min

Politique

« Ce n’est pas un amateur de punchlines », Michel Barnier raconté par ses soutiens au Sénat

Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.

Le