L'Assemblée nationale a approuvé en première lecture mardi à une large majorité l'ensemble du projet de budget 2020, qui comprend notamment la baisse de 5 milliards d'euros de l'impôt sur le revenu, un an après le début de la crise des "gilets jaunes".
354 députés ont voté pour, 191 contre et 16 se sont abstenus sur ce troisième budget du quinquennat, qui va maintenant être examiné par le Sénat et doit être adopté définitivement d'ici fin décembre.
Les élus LREM et MoDem ont voté pour, à l'exception de la députée apparentée LREM Albane Gaillot qui s'est abstenue et du centriste Vincent Bru qui a voté contre.
UDI-Agir s'est partagé entre pour et abstentions. Tous les autres groupes se sont prononcés majoritairement contre - LR, socialistes, Insoumis, communistes ainsi que Libertés et territoires -, la droite critiquant le creusement des déficits et la gauche des baisses d'impôts mal ciblées, qui ne concerneront pas les plus défavorisés.
Ce projet de loi de finances 2020 fait figure de réponse au mouvement des "gilets jaunes" avec comme mesures phares la réduction de cinq milliards d'euros de l'impôt sur le revenu pour 17 millions de foyers des deux premières tranches, et la poursuite de la suppression de la taxe d'habitation, pour 80% des foyers fiscaux à partir de 2020 et 100% en 2023.
Au MoDem, Jean-Noël Barrot (MoDem) s'est félicité d'une baisse d'impôts historique "qui vient redonner de l'air aux classes moyennes asphyxiées par des décennies de matraquage fiscal".
Pour la socialiste Christine Pires Beaune (PS), ce budget reste "un projet de classe au profit des très très riches", puisque les ménages qui ne payent ni impôt sur le revenu ni taxe d'habitation ne bénéficieront pas de ces coups de pouce". La "pauvreté explose", a abondé Jean-Luc Mélenchon (LFI).
A droite, Véronique Louwagie (LR) a fustigé un "renoncement sur la baisse des effectifs de la fonction publique et la réduction des déficits".
"Nous faisons ce que nous avons dit, nous maintenons le cap", a répondu la "marcheuse" Emilie Cariou.