Une semaine après la censure du gouvernement Barnier par la gauche et le Rassemblement national, un sondage Ifop pour Le Figaro Magazine et Sud Radio révèle que Marine Le Pen améliorerait son score au premier tour de l’élection présidentielle. En fonction des candidats face à elle à gauche et chez les macronistes, elle recueille entre 36 et 38 % des intentions de vote.
« Jouer avec Schengen, c’est jouer avec le feu » pour l’eurodéputé Marc Tarabella
Par Marie Brémeau
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Quand on lui parle d’une possible réforme de l’espace Schengen, l’ancien ministre belge et eurodéputé depuis 2004 s’emporte. Pour Marc Tarabella la liberté de circulation en Europe est au fondement du pacte européen : « Schengen est un dossier fondamental de la construction européenne. Et il ne convient pas de le remettre en cause globalement car la libre circulation entre les différents pays de l’espace Schengen est une des grandes plus-values de l’UE au fil des années. »
Cet Européen convaincu se souvient d’un temps pas si lointain où se rendre en Pologne, en Grèce ou aux Pays-Bas ressemblait presque à une aventure. « On ne s’en rend pas compte, les jeunes ne s’en rendent pas compte, mais quand on est quinquagénaire comme moi et qu’on a dû patienter à des frontières à chaque fois et montrer ses papiers pour passer d’un pays à l’autre simplement pour aller en vacances ou en revenir, ben c’était quand même une époque pénible. C’est un des grands acquis qui peut être aménagé en fonction des crises que l’on vit, ça, je peux comprendre. Mais de fait, jouer avec Schengen, c’est jouer avec le feu. »
Une réforme des frontières au nom de la lutte contre le terrorisme
Emmanuel Macron, suite aux attentats perpétrés à Nice le 29 octobre dernier par un jeune tunisien rentré illégalement sur le territoire européen via l’Italie, a exprimé sa volonté de réformer en profondeur l’espace Schengen. Et ce pour lutter plus efficacement contre le terrorisme.
Mais Marc Tarabella redoute une nouvelle atteinte à la construction européenne, au risque d’un désenchantement. « Si on s’attaque à Schengen, je ne vois plus ce qu’il restera comme grande plus-value et donc il faut vraiment faire attention et être très prudent. Et là je trouve que le président Macron est assez imprudent ».
Des craintes balayées par les « macronistes », Ilana Cicurel en tête. L’eurodéputée (Renew) française se veut rassurante quant aux intentions du chef de l’Etat : « Réformer Schengen ce n’est certainement pas remettre en cause la mobilité au sein de Schengen mais c’est avoir plus de responsabilité et de solidarité. »
Dans quelques semaines, le chef de l’Etat précisera sa réforme. Emmanuel Macron fera ses propositions en la matière lors du Conseil européen du mois de décembre.