« Je n’engage pas un plan d’économies de l’Assemblée », tempère Thierry Solère

« Je n’engage pas un plan d’économies de l’Assemblée », tempère Thierry Solère

Le député constructif, l’un des trois questeurs, parle de rationnaliser les dépenses de l’Assemblée nationale. « On veut une Assemblée plus moderne et plus économe des deniers publics », insiste-t-il dans Parlement Hebdo.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Les trois questeurs, ces députés qui tiennent les cordons de la bourse à l’Assemblée nationale, sont en pleine réflexion sur les réformes à réaliser au Parlement. Invité de Parlement Hebdo, sur LCP et Public Sénat, le député (Les Constructifs) Thierry Solère a expliqué sa philosophie.

« Je n’engage pas un plan d’économies de l’Assemblée nationale », met-il au point, en direction de ses collègues. Il n’est pas question pour lui de tailler dans les dépenses « sur le dos des députés », mais plutôt de « changer des dépenses qui n’ont plus lieu d’être ». Comme de mettre fin à des avantages dont bénéficient des anciens présidents de l’Assemblée ou des ex-députés.

Le budget alloué aux collaborateurs des députés est « bas », selon Thierry Solère

Alors que le président François de Rugy a déjà engagé plusieurs réformes, comme l’alignement des retraites ou des indemnités chômage des députés sur le privé, Thierry Solère et certains de ses collègues entendent aller plus loin et « redéployer » de deux manières les économies. « On veut une Assemblée plus moderne et plus économe des deniers publics », résume-t-il.

« On veut une Assemblée plus moderne et plus économe des deniers publics » (Thierry Solère)
01:54

Le député des Hauts-de-Seine entend ainsi « diminuer le budget de l’Assemblée pour participer à la diminution de la dépense publique » mais aussi « améliorer le statut des parlementaires ».

Il pense notamment à revaloriser l’enveloppe pour rétribuer des assistants parlementaires. « Elle est vraiment insuffisante en France », souligne-t-il. Mais aussi à améliorer le matériel informatique et numérique parlementaire. « On est au XXIe siècle », explique Thierry Solère.

Comme le premier questeur, Florian Bachelier (LREM), qui a livré de sa propre initiative ses pistes dans le JDD, Thierry Solère appelle à céder l’hôtel de Broglie. Ce bâtiment prestigieux du XVIIIe siècle de 7200 mètres carrés, situé à deux pas du palais Bourbon, l’Assemblée nationale l’a racheté à l’État il y a tout juste un an pour la somme de 63 millions d’euros.

Cet achat a été réalisé dans le but d’y aménager des bureaux et des locaux supplémentaires, et d’arrêter de louer un immeuble à une autre adresse. Le problème, c’est que le lieu nécessiterait jusqu’à 40 millions d’euros de travaux et d’aménagement, selon l’estimation des questeurs.

Solère, « partagé » sur le non-cumul dans le temps

Pour Thierry Solère, la raison d’être de ce projet immobilier n’a plus de raison d’être avec la réforme constitutionnelle en préparation. « Je ne serai pas celui qui ira expliquer aux Français qu’au moment où on enlève un tiers des effectifs, on dépense plus de cent millions d’euros pour s’agrandir ».

Sur un autre point de la réforme constitutionnelle, la limitation des mandats dans le temps, Thierry Solère s’est dit « très partagé ». « Si on ne le fait pas, il n’y pas de renouvellement de la vie politique française, pas suffisamment », s’inquiète-t-il. « Si on le fait, on casse un peu le principe d’égalité des Français devant l’élection. C’est aux Français de décider s’ils veulent réélire leur député ».

Le député considère pour que dans le cas des maires qui se « dévouent quasiment bénévolement », ce ne serait « pas rendre service » à ces territoires. « Personne ne veut s’y coller. »

Dans la même thématique

Paris: French Government Weekly Cabinet Meeting
5min

Politique

Pour Bruno Retailleau, les conditions sont réunies pour rester au gouvernement

Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.

Le

« Je n’engage pas un plan d’économies de l’Assemblée », tempère Thierry Solère
4min

Politique

Retraites : « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », dénonce Ian Brossat

C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».

Le

« Je n’engage pas un plan d’économies de l’Assemblée », tempère Thierry Solère
4min

Politique

« Consternés », « dépités », « enfumage » : après sa rencontre avec François Bayrou, la gauche menace plus que jamais le Premier ministre de censure

Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.

Le