La question du port du voile dans certaines circonstances est une nouvelle fois relancée, après l’incident polémique qui a émaillé une séance du Conseil régional de Bourgogne-France-Comté le 11 octobre. Un élu du Rassemblement national avait demandé à une accompagnatrice d’enfants d’enlever son voile, provoquant les pleurs de l’enfant de la femme en question.
Rien n'interdisait à cette mère de famille de porter le voile dans ce lieu. Invitée des chaînes parlementaires en partenariat avec le Figaro, dans l’émission « Audition publique », la ministre Jacqueline Gourault a appelé à une harmonisation des pratiques dans les assemblées. « Je crois que ça serait bien qu’il y ait une plus grande cohérence car c’est vrai qu’on ne peut pas forcément savoir », a expliqué la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, ajoutant qu’il n’était pas nécessaire de légiférer mais d’adapter les règlements internes des deux assemblées.
Quant à sa position personnelle, la ministre s’est déclarée en faveur d’une interdiction du port du voile. « Au nom du principe de laïcité, je pense qu’il ne faut pas porter le voile [dans les assemblées] », a-t-elle répondu.
Dans les tribunes des hémicycles parlementaires, les règles ne sont pas homogènes, comme nous l’expliquions. Une femme ne peut pas assister à une séance au Sénat si elle est revêtue d’un voile. Les règles sont moins strictes à l’Assemblée nationale, qui exige seulement une « tenue correcte ».
Proposition de loi visant à assurer la neutralité des accompagnants scolaires : Jacqueline Gourault ouverte au débat
Dans la même ligne, la ministre ne s’est pas opposée, sur le principe, à une proposition de loi sénatoriale, de Jacqueline Eustache-Brinio (LR), qui vise à assurer la neutralité religieuse des accompagnateurs et des accompagnatrices scolaires. Le texte devrait être examiné à la fin du mois d’octobre (relire notre article). « Ça se discute, ça se débat », a réagi cette vice-présidente du MoDem et proche de François Bayrou, avant de donner un indice sur sa position. « On sait très bien que les principes de la République et de la laïcité font qu’il faut éviter à tout prix d’avoir, comme on dit pour d’autres religions, des signes ostentatoires. C’est ça, la laïcité. »
D’une manière générale, Jacqueline Gourault a reconnu que le sujet était « extrêmement sensible » et qu’il méritait « qu’on le traite de façon posée et calme ».