Jacob (LR) met en garde Macron contre “un pouvoir sans partage”

Jacob (LR) met en garde Macron contre “un pouvoir sans partage”

Le président des députés LR Christian Jacob a mis en garde dimanche sur BFMTV Emmanuel Macron contre un "pouvoir sans partage",...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le président des députés LR Christian Jacob a mis en garde dimanche sur BFMTV Emmanuel Macron contre un "pouvoir sans partage", estimant qu'il y avait un "côté calcul" de sa part dans la convocation d'un Congrès à Versailles la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre.

"Je suis surpris sur la forme, l'intervention du président de la République qui va se faire la veille de celle du Premier ministre, de par la légitimité qui est celle du président, cela va forcément écraser l'intervention du Premier ministre (...)", a estimé M. Jacob.

Macron "joue astucieusement entre la lettre et l'esprit de notre Constitution", a-t-il décrypté. "Il y a un côté calcul, qui est de sa responsabilité", a-t-il dit, estimant que le président aurait aussi bien pu convoquer un Congrès en septembre ou octobre.

Le député LR Eric Ciotti a pour sa part estimé sur RTL/LCI/Le Figaro qu'il s'agissait d'une "humiliation totale pour le Premier ministre".

M. Jacob a jugé qu'en ce début de quinquennat il n'y a "pas de partage dans le pouvoir". "Tout est verrouillé, jusqu'au plus haut point, vous avez vu dans le Journal officiel que les collaborateurs du président allaient être conjoints pour certains d'entre eux avec le Premier ministre, cela ne s'est jamais vu!", s'est-il exclamé.

"Cela veut dire que tous les arbitrages seront rendus à l'Elysée", a-t-il dit.

Pour "plus d'efficacité" lui demande la journaliste ? "A partir du moment où l'on ne partage pas le pouvoir on est plus efficace, simplement on est peut-être un peu moins démocrate aussi", a-t-il lancé.

Alors qu'il a réclamé au président un "arbitrage" en faveur des droits de "l'opposition" à l'Assemblée, M. Jacob a indiqué qu'il s'était vu répondre qu'"au titre la séparation des pouvoirs (Emmanuel Macron) ne peut pas intervenir".

"Si le débat ne vit pas à l'Assemblée (...), si cela ne se passe pas dans l'hémicycle, cela peut à un moment se passer dans la rue ou ailleurs", a encore mis en garde M. Jacob, alors que la désignation du député "constructif" Thierry Solère comme questeur au détriment du candidat LR a crée un psychodrame à l'Assemblée.

Enfin il a critiqué le choix des ordonnances pour la réforme du droit du travail, assurant qu'on "ne gagne pas de temps" avec cette procédure. "Il y a un risque majeur à ne pas assumer à avoir un débat sur ce sujet à l'Assemblée", a-t-il dit.

Par ailleurs, il a dressé un parallèle entre Emmanuel Macron et le président américain Donald Trump. Macron "refuse le débat direct avec les journalistes pour faire des interventions solennelles", a-t-il remarqué, estimant que "sur la forme, il y a certaines comparaisons", a-t-il dit.

"On est dans la com', dans l'omniprésidence", a jugé pour sa part Eric Ciotti. "Thomas Pesquet qui va au séminaire du gouvernement pour dire +il faut prendre de la hauteur+, là on est dans la pure communication et dans la stratégie de communication!", a-t-il dit.

Dans la même thématique

France Politics
11min

Politique

Budget, assurance chômage, Nouvelle-Calédonie… Les dossiers chauds qui attendent Michel Barnier

Après deux mois de flottement, de nombreux dossiers se sont accumulés sur le bureau du Premier ministre. Tout juste nommé, Michel Barnier va devoir relancer plusieurs réformes, mises à l’arrêt avec la dissolution. Néanmoins, la constitution d’un budget reste le premier saut d’obstacles pour le nouveau chef de gouvernement et sa future équipe ministérielle.

Le

NATO Summit
6min

Politique

« Depuis les élections législatives, l’autorité d’Emmanuel Macron s’est affaiblie en Europe et sur la scène internationale »

Ce vendredi, Emmanuel Macron rencontre Olaf Scholz sur les bords du lac Léman, à Évian-les-Bains. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement allemand participent à la nouvelle édition des rencontres franco-allemandes, un rendez-vous devenu incontournable dans les relations entre les deux pays. Alors que les deux hommes sont affaiblis sur la scène intérieure à la suite de revers électoraux, la professeure d'histoire et de civilisation allemande à Sorbonne Université, Hélène Miard-Delacroix, dresse un état des lieux des relations entre Paris et Berlin.

Le

France Politics
5min

Politique

« Ce n’est pas un amateur de punchlines », Michel Barnier raconté par ses soutiens au Sénat

Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.

Le