« J’ai 38 ans et le changement climatique est tellement rapide qu’on le voit à l’échelle d’une vie humaine ! » s’alerte ce berger.

« J’ai 38 ans et le changement climatique est tellement rapide qu’on le voit à l’échelle d’une vie humaine ! » s’alerte ce berger.

Episode cévenol meurtrier dans la vallée de la Roya, forêts menacées dans les Vosges, aujourd’hui en France les conséquences du dérèglement climatique commencent à se faire sentir. Si l’Hexagone est encore relativement épargné comparé à d’autres pays, pour Fabien Gascard, élu local et berger dans les Hautes-Alpes il est à l’œuvre et il n’y a pas de planète de rechange.
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Par Pierre Bonte-Joseph

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Enfant, il était habitué à skier chaque année, aujourd’hui Fabien Gascard constate avec amertume que les épisodes neigeux se font plus rares : « la station de Céüze, petite station familiale qui culmine à 2000 mètres est fermée depuis trois ans. C’est pourtant l’une des plus anciennes du département. Elle avait ouvert il y a 85 ans. »

Je pense que l’état n’a pas été à la hauteur, Etienne Blanc sénateur (LR) du Rhône.

En hiver, chute de neige alternent avec chutes de pluie ou épisode plus chaud. Avec ses enfants il fait désormais plutôt du vélo que du ski à cette période-là. Mais réduire le dérèglement climatique à l’œuvre à un simple changement des pratiques sportives hivernales ne serait pas, pour l’élu, prendre l’ampleur du phénomène en cours : « Je ne pensais pas vivre ça. J’ai 38 ans et le changement est tellement rapide qu’on le voit à l’échelle d’une vie humaine ! ».

L’hydrogène comme solution

Pour sénateur du Rhône les Républicains Etienne Blanc invité de l’émission Dialogue citoyen, la solution pourrait venir en partie de l’utilisation de l’hydrogène comme carburant du futur, une filière moins émettrice de CO2 : « Je pense que l’état n’a pas été à la hauteur, par exemple la filière hydrogène mériterait une loi car elle apporte une réponse aux émissions de co2. 33 % de la pollution c’est le déplacement et bien la filière hydrogène elle permet d’apporter une réponse » .

On a l’impression qu’on prépare la population à dire : on va cramer notre planète mais c’est pas grave, on va être capable d’en coloniser une autre, Fabien Gascard

Un effort insuffisant

Pas sûr que ce soit suffisant. Pour Fabien Gascard la réponse technique et technologique n’est qu’une partie de la solution. Pour lui il y a une forme de déni. « Effectivement on a des capacités de changement comme avec l’hydrogène, mais on refuse de mettre en cause notre système capitaliste de consommation, et on recule toujours en pensant qu’on va trouver des solutions pour nous sortir du pétrin dans lequel on se glisse tout doucement. Aujourd’hui on nous parle de la conquête spatiale, des sondes qu’on a posée sur Mars, de Thomas Pesquet qui va dans l’espace on a l’impression qu’on prépare la population à dire : on va cramer notre planète mais c’est pas grave, on va être capable d’en coloniser une autre, c’est pas possible d’entre ça. Faut pas qu’on traite le réchauffement climatique comme on a traité les déchets, le tri des déchets ça a arrangé un peu le problème mais ça ne l’a pas résolu ».
 

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