"Les maires répondront présents" à l'appel d'Emmanuel Macron à bâtir "une société de vigilance" contre la radicalisation islamiste, a assuré mercredi François Baroin, président de l'AMF, tout en soulignant la nécessité d'être "méthodiques" pour éviter "tout amalgame".
"Le président de la République, s'il appelle à une société de vigilance, doit mettre tous les acteurs autour de la table", a aussi souhaité sur franceinfo le président (LR) de l'Association des maires de France, réclamant "beaucoup plus de coordination, de transmission des informations" des services de renseignement aux élus locaux.
Le chef de l'Etat "a naturellement raison d'appeler à la solidarité nationale" et "évidemment les maires répondront présents comme ils l'ont toujours fait lorsqu'il s'agit d'ordre public et de préservation de nos fondamentaux républicains", a-t-il ajouté.
"Maintenant, il faut le décliner, il faut certainement des critères très objectifs sur ce qu'est un phénomène de radicalisation" et y "réfléchir de manière presque scientifique, (...) être très très précis, très pointu et très méthodique", a-t-il souligné.
Il faut "un process qui nous protège juridiquement dans l'accès à des données personnelles", a relevé M. Baroin, par ailleurs maire de Troyes, notant qu'"on est dans des zones grises sur des sujets de cette nature" car "le maire est responsable de la tranquillité du voisinage", "pas de l'ordre public".
Il a souligné la nécessité "fondamentale" de "rester dans un Etat de droit" et mis en garde contre "l'amalgame, le pire des dangers", et le "risque de cristalliser une partie de la communauté musulmane autour d'un sentiment de rejet".
"Est-ce que les gens qui sont des lanceurs d'alerte en la matière sont assez protégés, on a un travail immense à faire là-dessus", a-t-il aussi noté.
Revenant sur le fait que les maires n'ont "pas toujours" connaissance de la présence de fichés S sur leur territoire, il a évoqué le cas d'un imam proche d'un tueur du Bataclan qui était installé sur sa commune, "signalé, fiché S, suivi, condamné, et qui continuait de faire des prêches alors qu'il était en surveillance judiciaire", une situation dont selon lui ni le maire ni le préfet n'avaient été mis au courant.