Interdiction de la chasse à la glu : « Emmanuel Macron agit sous la pression d’une écologie parisienne »

Interdiction de la chasse à la glu : « Emmanuel Macron agit sous la pression d’une écologie parisienne »

L’Élysée annonce que la chasse à la glu sera interdite dès cette année, dans l’attente d’une décision de la Cour de Justice de l’Union européenne. « Un reniement » du président de la République, selon les défenseurs de cette pratique controversée.
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La chasse à la glu sera interdite cette année, a annoncé l’Élysée ce jeudi 27 août, dans l’attente de l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union européenne, qui doit statuer sur la légalité de cette méthode très critiquée.

Selon la présidence, Emmanuel Macron aurait pris cette décision après avoir reçu le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), Willy Schraen, en présence de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili.

La chasse à la glu consiste à enduire de colle des bâtonnets, des « gluaux », fixés dans les arbres. Les grives et les merles pris au piège sont alors mis en cage pour servir d’appâts. Le chant des oiseaux en attirant d’autres, qui sont abattus par les chasseurs.

La France en infraction avec une directive européenne

Jugée « barbare » par les écologistes, la chasse à la glu est fermement défendue par la FNC. La fédération avait promis l’organisation d’une « action forte d'ampleur nationale » au cas où le gouvernement interdisait cette méthode de chasse, dite « traditionnelle », uniquement autorisée dans cinq départements du Sud-Est.

La France était sommée par l’Union européenne de mettre un terme à cette pratique contestée en vertu de la directive « oiseaux ». La Commission soulignait notamment que cette chasse n’était pas sélective et donc mettait en danger des espèces déjà menacées.

« Reniement » pour les défenseurs de la chasse

La décision de l’exécutif n’en reste pas moins « surprenante » pour les défenseurs de la chasse à la glu.

Dominique Estrosi-Sassone, sénatrice LR des Alpes-Maritimes, en pleine campagne des sénatoriales, dénonce un « reniement » du président de la République. « Emmanuel Macron avait dit haut et fort qu’il ne toucherait pas aux chasses traditionnelles », rappelle la parlementaire en référence aux déclarations du chef de l’État devant le lobby des chasseurs.

« Il agit sous la pression des écologistes, d’une écologie parisienne, dont ne veulent pas les territoires attachés à nos valeurs et traditions », estime Dominique Estrosi-Sassone. « Il aurait très bien pu attendre la décision de la Cour de Justice européenne. »

Le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, conteste : « Je lis "cette décision marque une victoire pour les écolos". C'est certain. Mais c'est surtout une victoire pour la biodiversité. »

L'an dernier, les quotas attribués aux chasseurs à la glu portaient sur plus de 40 000 oiseaux.

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