Incendie de Rouen : le Sénat se prépare à enquêter

Incendie de Rouen : le Sénat se prépare à enquêter

Comme nous l’avions annoncé, lundi, le Sénat ne compte pas rester inactif suite à l’incendie de l’usine chimique Lubrizol de Rouen. Commission d’enquête, mission d’information, ou les deux structures conjointes ? Le Sénat va prendre sa décision cet après-midi.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Dans les toutes prochaines heures, une décision sera prise sur la structure ou les structures qui seront mises en place ». Comme nous l’avions indiqué, hier, une proposition de résolution en vue de la mise en place d’une commission d’enquête sur l’incendie de l’usine chimique de Rouen, est en cours de rédaction. Reste plusieurs détails à mettre en place comme l’explique Hervé Maurey, président centriste de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable.

« Il est important de mettre en place une structure. Reste à savoir si ce sera une commission d’enquête ou une mission d’information »

Incendie de Rouen: "Il est important de mettre en place une structure" (Hervé Maurey)
00:55

« Il est important de mettre en place une structure. Reste à savoir si ce sera une commission d’enquête ou une mission d’information (…) À la fois pour analyser les causes de ce qui s’est passé à Rouen, analyser les conséquences en termes de santé et d’impact sur l’économie. Je pense également qu’il faut aller au-delà. Il faut que nous engagions une réflexion sur les sites Seveso en France. Il y en a 1300 en France et je crois qu’il faut qu’on regarde si la réglementation est encore adaptée. S’il n’y a pas des moyens à apporter pour améliorer la prévention, pour améliorer les dispositifs d’alerte » a-t-il indiqué.

Sa collègue centriste, présidente de la commission de la culture ; Catherine Morin-Dessailly, avait émis la même volonté d’enquêter sur les dispositifs qui encadrent la sûreté des sites industriels potentiellement dangereux, classés Seveso (voir notre article).

Le Sénat pourrait agir sur « deux niveaux » : une mission d’information sur les évènements de Rouen conjuguée à une commission d’enquête sur la réglementation qui encadre les sites industriels Seveso.« En réalité, il y a très peu de différences entre les deux (commission d’enquête ou mission d’information NDLR). Je pense que c’est un vrai sujet et je souhaite, évidemment, que le Sénat puisse se pencher sur la question » a commenté sobrement, le président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau.

Incendie de Rouen: Bruno Retailleau souhaite que "le Sénat puisse se pencher sur la question"
00:09

« Peut-être qu’il faut aller jusqu’à la renationalisation de ces sites », s'interroge Cécile Cukierman

Incendie de Rouen: Peut-être qu’il faut aller jusqu’à la renationalisation de ces sites » s’interroge Cécile Cukierman, sénatrice communiste
00:41

Dans un communiqué, le groupe CRCE du Sénat, (communiste, républicain, citoyen et écologiste) a demandé également la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire. « Il y a la question de savoir ce qui s’est passé sur ce site. Il y a plus de 1000 sites Seveso donc ça pose aussi la question de la sécurisation de ces sites (…) Un certain nombre sont tenus par des industriels privés qui font de nombreux bénéfices chaque année (…) Est-ce que l’ensemble de ces sites est sécurisé ? Si ce n’est pas le cas, qui doit prendre en charge l’entretien. Peut-être qu’il faut aller jusqu’à la renationalisation de ces sites » s’interroge Cécile Cukierman, sénatrice communiste.

« Il faut mettre sur la table la question de l’urbanisation des zones les plus concernées »

Incendie de Rouen: « Il faut mettre sur la table la question de l’urbanisation des zones les plus concernées » (Didier Marie)
00:22

Au groupe PS et LR, plusieurs sénateurs ont dit appuyer la mise en place d’une commission d’enquête. « Nous sommes face à une catastrophe industrielle sans précédent depuis l’explosion d’AZF. Pour lever les angoisses de la population, une commission d’enquête parlementaire est utile. Je vais moi-même le demander au Sénat » indiquait en début de matinée, le sénateur PS de Seine-Maritime, Didier Marie avant d’ajouter : « Il faut mettre sur la table la question de l’urbanisation des zones les plus concernées. Je pense à la vallée de la Seine. Il faut engager la transition écologique, investir massivement pour cela et une commission d’enquête devrait faire des préconisations dans ce domaine ».

Plusieurs commissions permanentes comme la commission des affaires sociales et la commission des affaires économiques sont également sur cette ligne. « Si c’est quelque chose qui engage plusieurs commissions dans le cadre d’une commission d’enquête, par exemple, il y aura un vote (de la résolution) au sein du Sénat » précise Hervé Maurey.

 

Dans la même thématique

Paris: French Government Weekly Cabinet Meeting
5min

Politique

Pour Bruno Retailleau, les conditions sont réunies pour rester au gouvernement

Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.

Le

Incendie de Rouen : le Sénat se prépare à enquêter
4min

Politique

Retraites : « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », dénonce Ian Brossat

C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».

Le

Incendie de Rouen : le Sénat se prépare à enquêter
4min

Politique

« Consternés », « dépités », « enfumage » : après sa rencontre avec François Bayrou, la gauche menace plus que jamais le Premier ministre de censure

Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.

Le