Le porte-parole du Rassemblement national (RN), Sébastien Chenu, a rejeté dimanche toute idée d'une politique des quotas d'immigration, piste avancée par Christophe Castaner, car elle "ne fonctionne pas" en France selon lui.
Dans un entretien au JDD, le ministre de l'Intérieur réfute l'idée d'instaurer des quotas sur le droit d'asile mais n'exclut pas que la question soit posée pour "d'autres modes d'immigration légale".
"La politique des quotas nous n'y sommes pas favorables car elle ne fonctionne pas dans notre pays et je crois même qu'elle est attentatoire à l'esprit républicain", a réagi M. Chenu sur France Inter.
Pour ces quotas, "on a déjà donné, avec Nicolas Sarkozy on a eu exactement les mêmes pistes qui ont été d'ailleurs abandonnées parce qu'inefficientes", a-t-il ajouté.
Quant au droit d'asile, "il est contourné matin, midi et soir dans notre pays", a-t-il affirmé, en faisant valoir que la réforme de 2018 a "abouti à l'élargissement du regroupement familial". "Donc ce gouvernement fait de la communication mais la réalité c'est qu'il ne s'attaque pas aux problèmes de fond sur l'immigration", a insisté M. Chenu.
De son côté, le maire de Béziers dans l'Hérault, Robert Ménard, élu avec le soutien du Front national (devenu Rassemblement national), a estimé qu'il s'agissait "d'une bonne idée".
"Est-ce que cela suffit à limiter l'immigration de masse, je n'en suis pas sûr mais tout ce qui la limite, j'y suis évidemment favorable", a-t-il déclaré sur BMFTV.
Dans une tribune parue dans le JDD, Christophe Castaner affirme si les quotas "sont contraires" aux engagements internationaux de la France en matière d’asile, et à son "éthique", la question "des quotas pourra être posée dans le cadre du débat pour d’autres modes d’immigration légale". Il ne précise pas quel type d'immigration pourrait être concerné (familiale, économique, étudiante...).
Mercredi, le Premier ministre Edouard Philippe avait annoncé dans son discours de politique générale à l'Assemblée que le gouvernement organiserait "chaque année un débat au Parlement" sur la politique d'asile et d'immigration. Le premier aura lieu en septembre.
En janvier, Emmanuel Macron avait mentionné de son côté dans sa Lettre aux Français l'idée d'"objectifs annuels" migratoires qui pourraient être fixés par le Parlement, sans toutefois évoquer le terme de quotas.