La Haute assemblée a adopté une proposition de loi socialiste visant à renforcer l’indépendance ces médias. Mais la droite sénatoriale a supprimé les principales mesures, dont la création d’un droit d’agrément sur la nomination du directeur de la rédaction. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a annoncé l’arrivée d’un « projet de loi issu des conclusions des états généraux de l’information ».
« Il faut beaucoup attendre de la politique » selon Amos Gitai
Par Public Sénat
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Cette semaine sort en France le nouveau film du réalisateur israélien Amos Gitai, « A l’Ouest du Jourdain », présenté en mai dernier à Cannes, à la Quinzaine des réalisateurs. Il s’agit d’un documentaire dans lequel le cinéaste donne la parole à ceux, Israéliens comme Palestiniens, qui souhaitent une réconciliation. « Comme la scène politique est complètement bloquée, qu’il n'y a aucune perspective pacifique, ce sont des gens qui ne sont pas satisfaits de regarder la télé, le journal de 20 heures (…) et de râler devant. Ils disent qu’il faut être engagé individuellement (…), que pour que le présent change, il faut lutter. Ce n’est pas suffisant d’être spectateur » explique le réalisateur.
Chacun doit agir à son niveau, « moi, comme citoyen israélien, attaché à ce pays mais pas toujours d’accord avec la politique, j’ai fait un geste. Mon médium c’est le cinéma » dit-il. Même si le rôle des politiques reste fondamental pour le réalisateur : « Je crois qu’il faut beaucoup attendre de la politique mais malheureusement, ils ne font pas leur boulot. Ils ne sont pas assez engagés, pas assez déterminés d’essayer de résoudre ce conflit. Ça traîne depuis presque 100 ans. Il y a énormément de gaspillage de vies, de ressources, dans toute la région ».
Et d’ajouter : « S’il n’y a pas une reconnaissance de l’autre, il n’y a pas la paix. C’est comme un rapport amoureux, il faut que l’autre existe (…), qu’on accepte qu’on n’est pas les mêmes, mais qu’il faut qu’on trouve un modus vivendi pour dialoguer ».
Quand on lui demande de donner son analyse de certaines scènes du film, Amos Gitai est plutôt réticent face à l’exercice : « C’est une erreur de la part des cinéastes de donner des significations à chaque plan (…) Le public est invité à faire un travail d’interprétation » estime le réalisateur israélien.
Amos Gitai, qui va recevoir la Légion d’honneur fin octobre en France, se refuse à être pessimiste : « Il faut garder espoir (…) l’espoir c’est aussi un moteur de changement. Si on n’a pas l’espoir qu’est-ce qu’on devient ? Nihiliste ? (…) Il faut injecter des idées qui font avancer la cause de la paix ».
Interview d'Amos Gitai en intégralité