Hommes femmes, et si le plan de relance européen finançait aussi l’égalité ?
Un an après le début de l’épidémie de coronavirus, les retombées sociales et économiques de cette crise pourraient mettre à mal les progrès accomplis en matière de droits des femmes ces dernières années et précipiter 47 millions de femmes et de filles de plus, sous le seuil de pauvreté. Les femmes, victimes collatérales du covid-19 ? Deux eurodéputées de la Commission des droits des femmes proposent que les fonds des plans de relance incluent des indicateurs en termes d’égalité hommes femmes.

Hommes femmes, et si le plan de relance européen finançait aussi l’égalité ?

Un an après le début de l’épidémie de coronavirus, les retombées sociales et économiques de cette crise pourraient mettre à mal les progrès accomplis en matière de droits des femmes ces dernières années et précipiter 47 millions de femmes et de filles de plus, sous le seuil de pauvreté. Les femmes, victimes collatérales du covid-19 ? Deux eurodéputées de la Commission des droits des femmes proposent que les fonds des plans de relance incluent des indicateurs en termes d’égalité hommes femmes.
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Par Marie Brémeau

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Karen Melchior en est persuadée, la pandémie touche plus durement les femmes. « C’est beaucoup plus difficile pour les femmes. La pandémie a vraiment montré les inégalités dans notre société. Les femmes assurent le travail dans les familles, les femmes prennent soin des enfants, de la maison, plus largement que les hommes », affirme l’eurodéputée (Renew Europe) danoise.

« Les plans de relance sont surtout pensés pour la transition écologique et la transition digitale. Et ce sont des secteurs avec majoritairement des emplois masculins. »

Les chiffres lui donnent raison. Les plaintes pour violences conjugales ont augmenté de 30 % à Chypre ou en France, d’après une étude de l’Onu Femmes. Sur le terrain économique, le constat est alarmant. Partout dans le monde, les femmes sont surreprésentées dans les secteurs les plus touchés par la pandémie. Elles effectuent en outre une grande partie du travail domestique non rémunéré, qui a explosé en raison de la crise. Chez nos voisins italiens, le taux d’emploi des femmes est repassé sous la barre des 50 %.

Les plans de relance pour renforcer l’égalité

C’est pourquoi l’espagnole Lina Galvez Munoz souhaite qu’un nouvel objectif soit intégré dans le cadre des plans de relance : la cause des femmes. « Les plans de relance sont surtout pensés pour la transition écologique et la transition digitale. Et ce sont des secteurs avec majoritairement des emplois masculins. Donc il faut une transition juste et faire des efforts [pour l’égalité des genres]. On pourrait suivre cela avec des indicateurs pris en compte dans les plans de relance nationaux. »

Une sorte d’indicateur féministe en quelque sorte, une idée que soutient également Karen Melchior. « La pandémie a renforcé les plafonds de verre, a renforcé toutes les barrières pour les femmes dans la société. Et c’est donc nécessaire d’utiliser la relance pour pouvoir faire avancer les femmes. Car l’argent utilisé dans le cadre des plans de relance, il doit être utilisé pour renforcer l’égalité. »

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