Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Hommage aux Invalides : « On a, depuis quelques années, un retour de la présence de l’héroïsme combattant »
Par Public Sénat
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Mardi, un hommage national a été rendu aux deux militaires français morts lors de l’opération de sauvetage de quatre otages au Burkina Fasso. « Nos soldats sont morts en héros » a déclaré le président de la République dans son discours.
L’académicien, Jean-Marie Rouart, se retrouve dans ces mots d’Emmanuel Macron : « S’il y a vraiment des héros, ce sont ces deux hommes qui sont morts pour la France. »
Pourtant l’écrivain trouve que « cette cérémonie est un peu dévaluée » du fait que le président de la République s’est déplacé pour accueillir à leur arrivée les anciens otages : « Je trouve qu’à ce moment-là – et d’ailleurs c’est toute une politique depuis un certain temps - on met les victimes sur le même plan que les héros (…) Il y a une sorte d’égalisation (…) Il doit y avoir de la compassion pour les victimes (…) [mais] je crois que c’est important de bien distinguer les choses. »
De son côté, l’historienne Bénédicte Chéron, spécialiste des questions de défense, ne voit pas d’« égalisation » de traitement : « Il y a vraiment eu un écart de rituel extrêmement fort entre l’accueil des deux ex-otages à Villacoublay samedi et ce qui s’est passé ce matin (mardi). Il y a une médiatisation beaucoup plus forte (…) un rituel militaire qui s’inscrit dans une histoire longue et qui n’a pas du tout la même force ni visuelle, ni symbolique. »
Quant à la notion même d’héroïsme dans notre société, l’historienne assure qu’elle revient en force : « On a depuis quelques années (…) un retour de la présence de l’héroïsme combattant, avec des honneurs qui lui sont rendus de manière visible dans la société alors qu’il y a eu un effacement de l’acte combattant dans la manière dont on parlait des militaires à partir de la fin de la guerre d’Algérie. Et là, depuis 2008, depuis la fin de l’engagement en Afghanistan, il y a vraiment (…) un tournant qui est très notable. »
Pour Frédéric Vincent, philosophe et psychanalyste, la société a « besoin de rituels » : « Plus que jamais. L’avantage du rituel c’est qu’il permet d’homéopathiser le mal, il permet d’atténuer les souffrances. Que ce soit pour les victimes mais aussi pour les compagnes de ceux qui sont morts en héros (…) C’est l’humanité entière qui est engagée derrière cette situation-là. Le rituel va permettre quelque part d’atténuer toutes ces souffrances (…) de réunir ce qui est épars. »
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