Hommage à la policière assassinée à Rambouillet : « La Nation a perdu une femme exceptionnelle »

Hommage à la policière assassinée à Rambouillet : « La Nation a perdu une femme exceptionnelle »

La maire de Rambouillet, Véronique Matillon, a rendu un dernier hommage à Stéphanie Monfermé, la policière assassinée vendredi lors d’une attaque terroriste. Des centaines d’anonymes sont venus saluer cette « grande Madame », qui « elle est morte pour la République ».
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Par Public Sénat (avec Solène Boissaye, à Rambouillet)

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« Vendredi 23 avril, une flamme s’est éteinte dans le cœur de tous. Stéphanie, une fonctionnaire de police, reconnue par tous ses proches pour son extrême gentillesse et son dévouement, a été lâchement assassinée dans l’exercice de ses fonctions ». C’est par ces mots que la maire de Rambouillet, Véronique Matillon, a commencé son hommage à Stéphanie Monfermé, l’agente du commissariat de sa ville, tuée vendredi dans une attaque terroriste.

« Elle restera une héroïne de la République »

Une cérémonie sobre et assez brève, de moins d’une demi-heure, où près d’un millier de personnes ont salué la mémoire de « Stéphanie », en présence du président LR du Sénat et ancien maire de Rambouillet, Gérard Larcher, et des ministres de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et de la Citoyenneté, Marlène Schiappa. « La ville de Rambouillet a perdu une part d’elle-même, la Nation a perdu une femme exceptionnelle », a ajouté la maire divers droite de la ville des Yvelines.

Beaucoup d’anonymes étaient présents, comme Floriane, 18 ans, venue de Champs-sur-Marne, en Seine-et-Marne. Elle a laissé un mot sur le livre d’or. « J’ai écrit bravo Madame ». Car c’est une grande Madame. J’ai écrit qu’elle restera une héroïne de la République, car elle est morte pour la République. Et j’ai écrit que j’avais une pensée immense pour ses proches et sa famille », témoigne la jeune femme. Regardez :

Floriane rend hommage à Stéphanie, la policière de Rambouillet
00:52

« Cet assassinat, c’est vraiment un coup de tonnerre » pour Valérie Pécresse

La présidente (ex-LR) de la région Ile-de-France était aussi présente. « C’était un moment de recueillement auprès de la famille et auprès des Rambolitains. Car cet assassinat, c’est vraiment un coup de tonnerre dans un ciel bleu, c’est très difficile dans cette Yvelines rurale, c’est très douloureux », a déclaré Valérie Pécresse. Regardez :

Valérie Pécresse rend hommage à la policière de Rambouillet assassinée
00:52

« Les élus s’associent à ce drame » ajoute pour sa part Sophie Primas, sénatrice LR des Yvelines. Alors qu’un nouveau projet de loi antiterroriste, qui était déjà en préparation, arrive mercredi en Conseil des ministres, la sénatrice estime que « ce genre d’événement est très difficile à prévenir. Car ils sont souterrains ». « Peut-être qu’il faut durcir certains dispositifs, mais déjà, appliquer la loi serait une bonne chose », estime Sophie Primas. Regardez :

Sophie Primas (LR) rend hommage à la policière de Rambouillet assassinée
03:17

Pour Madeleine aussi, venue rendre un dernier hommage, une nouvelle loi « ne changera rien. Il faut déjà appliquer les lois qui existent ». Prise par l’émotion, elle demande : « Quand il y a un malheur comme ça, qu’est-ce qu’on fait ? Une petite marche, une bougie, un truc, un machin… Puis après, le courant reprend le dessus. Et il n’y a rien qui change, rien ».

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Procès de l'assassinat de Samuel Paty : tous les accusés ont été reconnus coupables

Les deux amis de l’assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, ont été reconnus coupables de complicité d’assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle. Le verdict a été accueilli par des cris et des pleurs de la part de la famille de Naïm Boudaoud, âgé de 22 ans. « Ce soir, c’est la République qui a gagné », s’est félicité Thibault de Montbrial, avocat de Mickaëlle Paty, une des sœurs du professeur assassiné. La cour a également déclaré coupables d’association de malfaiteurs terroriste les deux auteurs de la « campagne de haine « qui ont fait de Samuel Paty une « cible » : Brahim Chnina, 52 ans et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, ont écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle. « J’ai compris que vous avez fait de la politique, pas de la justice », s’est exclamé depuis son box Abdelhakim Sefrioui avant d’être sèchement interrompu par le président, tandis que la famille de Brahim Chnina, très nombreuse sur les bancs du public, éclatait en sanglots et cris de désespoir. Vincent Brengarth, un des avocats d’Abdelhakim Sefrioui, a annoncé aussitôt que son client faisait appel de sa condamnation. Ouadie Elhamamouchi, autre avocat du prédicateur, a estimé que son client était désormais « un prisonnier politique ». « Je me désolidarise de ces propos-là », a cependant nuancé Me Brengarth, montrant des failles dans la défense du prédicateur. Avocat de la compagne de Samuel Paty et de leur fils, présent à l’audience, Francis Szpiner s’est félicité d’un « verdict équilibré ». Le fils de Samuel Paty, âgé seulement de 9 ans, a compris que « justice a été rendue pour son père », a-t-il ajouté. Si le quantum des peines n’est pas très différent de ce que réclamait le parquet, la cour présidée par Franck Zientara a choisi de maintenir l’infraction de « complicité » pour les deux amis d’Abdoullakh Anzorov, un islamiste radical tchétchène de 18 ans, abattu par la police peu après son acte. Les quatre autres accusés, dont une femme, appartenant à la « jihadosphère » qui était en contact avec Anzorov sur les réseaux sociaux, ont également tous été condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis. Pour deux d’entre eux (Ismaël Gamaev et Louqmane Ingar) la cour a retenu l’association de malfaiteurs terroriste tandis qu’elle a déclaré coupable Priscilla Mangel de provocation au terrorisme et Yusuf Cinar d’apologie du terrorisme. La veille de l’attentat, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov avaient accompagné Anzorov à Rouen pour y acheter un couteau (pas celui qui a servi à décapiter Samuel Paty) qui sera retrouvé sur la scène de crime. A l’audience, Boudaoud et Epsirkhanov ont répété qu’Anzorov leur avait expliqué que ce couteau était « un cadeau » pour son grand-père. Le jour de l’attentat, le 16 octobre 2020, Boudaoud, le seul sachant conduire, avait accompagné le tueur dans un magasin de pistolets airsoft puis l’avait déposé à proximité du collège où enseignait Samuel Paty. « Volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers » Les deux jeunes gens « avaient conscience de la radicalité » d’Anzorov et qu’il « avait la volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers », a estimé la cour. Cependant, a souligné le président Zientara, « il n’est pas démontré que (les deux jeunes gens) étaient avisés de l’intention d’Anzorov de donner la mort à Samuel Paty ». Les magistrats du Pnat avaient requis 14 ans de réclusion assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Boudaoud et 16 ans de réclusion également assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Epsirkhanov. La cour n’a cependant pas retenu la période de sûreté des deux tiers à leur encontre. Brahim Chnina, père de la collégienne qui a menti en accusant le professeur d’avoir discriminé les élèves musulmans de sa classe lors d’un cours sur la liberté d’expression où il a présenté une caricature de Mahomet, avait lui posté des messages et une vidéo hostile au professeur dès le 7 octobre. Quant à Abdelhakim Sefrioui, fondateur de l’association (aujourd’hui dissoute) pro-Hamas « Collectif Cheikh-Yassine », il avait qualifié Samuel Paty de « voyou » dans une autre vidéo. Mais rien ne prouve qu’Anzorov avait vu la vidéo d’Abdelhakim Sefrioui, avaient mis en avant ses avocats, ajoutant que leur client n’avait pas rencontré l’assassin de Samuel Paty. « La cour a considéré que (MM. Chnina et Sefrioui) avaient préparé les conditions d’un passage à l’acte terroriste », a indiqué M. Zientara. (Avec AFP)

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