HLM de la Porte d’Auteuil, un an après, la mixité l’a emporté

HLM de la Porte d’Auteuil, un an après, la mixité l’a emporté

Avant de construire un nouveau projet faut-il écouter tous les avis ? Dans le débat public la parole des opposants ne finit-elle pas par s’imposer au mépris des autres points de vue ? Un an après leur livraison, retour le très polémique dossier des HLM du 16 eme arrondissement de Paris qui avait affronté une levée de boucliers de la part des habitants, et ou aujourd’hui la cohabitation est pacifique.
Public Sénat

Par Pierre Bonte-Joseph

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Voilà un peu plus d’un an que Christophe et sa famille ont quitté leur studio 16 mètres carrés pour un logement social de 65 m2. Depuis leur déménagement leur vie a changé : « Mes deux filles jumelles peuvent danser, courir, et on a plus besoin de pousser les meubles quand on veut dîner c’est toute la différence entre un appartement vaste et un studio ». L’hostilité des habitants ? « Du passé, la majorité est très sympa mais si quelques-uns restent désagréables ».

L’opposition a disparu et tout va bien

Près de la porte d’Auteuil à Paris dans le très chic 16 eme arrondissement de Paris le calme semble revenu. Rien ne distingue  les 176 logements sociaux livrés fin 2016 du reste du quartier si ce n’est leur façade moderne signée des architectes Rudy Ricciotti et Francis Soler. Et pourtant la bataille a été rude. Quatre années de recours juridiques menées par des associations d’habitants qui craignent de voir leur bien immobilier perdre de leur valeur à cause de la proximité de ces HLM. Mais aujourd’hui la contestation est retombée.

« On n’a pas de problème, je suis pour la mixité, y’a pas de bruit, y’a pas de nuisances »

Dans la rue cette habitante de longue date, coiffée d’un petit chapeau mou, pour se protéger du froid  confirme : « On n’a pas de problème, je suis pour la mixité, y’a pas de bruit, y’a pas de nuisances » lâche-t-elle dans un petit rire.

À l’heure des comptes pour Hélène Scowoerer, directrice générale adjointe chez Paris Habitat cette opposition a coûté prés plusieurs millions d’euros : « Normalement ces logements auraient dû être livrés quatre ans plus tôt, on peut considérer la perte d’exploitation à plus de 3 millions d‘euros sans compter les études complémentaires, ou les frais d’avocat ».

Pour Ian Brossat, l’adjoint communiste en charge du logement à la mairie de Paris : « On a affaire quelque chose de très classique, à ce que les Américains appellent  le « not in my backyard » . « Je ne veux pas de logements sociaux » ou de « pauvres chez moi ». Et on a affaire à des gens qui les moyens d’avoir recours à des avocats et qui ont les moyens de ralentir les projets » détaille l’élu. Alors comment dans ces conditions mener le débat public ? Comment entendre toutes les voix et pas seulement celles de la société civile organisée ?

Entendre tous les avis

Pour Ian Brossat : « Quand on organise des réunions publiques sur le logement social, on a des habitants qui contestent les projets mais la voix de ceux qui attendent le logement social ? De ceux qui n’en peuvent plus de vivre dans un petit logement quand est ce qu’on l’entend ? Ils ne se sentent pas légitimes pour prendre un micro et parler. Il faut modifier nos modes de concertation. On a souvent l’impression qu’on oppose les élus à la population, mais il n’y a pas que les élus qui veulent du logement social ».

 

Retrouvez Ma voix compte, « Grands projets, la contestation permanente », jeudi 15 mars à 23h, jeudi 05 avril à 23h et samedi 07 avril à 21h30, sur Public Sénat.

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Les deux amis de l’assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, ont été reconnus coupables de complicité d’assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle. Le verdict a été accueilli par des cris et des pleurs de la part de la famille de Naïm Boudaoud, âgé de 22 ans. « Ce soir, c’est la République qui a gagné », s’est félicité Thibault de Montbrial, avocat de Mickaëlle Paty, une des sœurs du professeur assassiné. La cour a également déclaré coupables d’association de malfaiteurs terroriste les deux auteurs de la « campagne de haine « qui ont fait de Samuel Paty une « cible » : Brahim Chnina, 52 ans et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, ont écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle. « J’ai compris que vous avez fait de la politique, pas de la justice », s’est exclamé depuis son box Abdelhakim Sefrioui avant d’être sèchement interrompu par le président, tandis que la famille de Brahim Chnina, très nombreuse sur les bancs du public, éclatait en sanglots et cris de désespoir. Vincent Brengarth, un des avocats d’Abdelhakim Sefrioui, a annoncé aussitôt que son client faisait appel de sa condamnation. Ouadie Elhamamouchi, autre avocat du prédicateur, a estimé que son client était désormais « un prisonnier politique ». « Je me désolidarise de ces propos-là », a cependant nuancé Me Brengarth, montrant des failles dans la défense du prédicateur. Avocat de la compagne de Samuel Paty et de leur fils, présent à l’audience, Francis Szpiner s’est félicité d’un « verdict équilibré ». Le fils de Samuel Paty, âgé seulement de 9 ans, a compris que « justice a été rendue pour son père », a-t-il ajouté. Si le quantum des peines n’est pas très différent de ce que réclamait le parquet, la cour présidée par Franck Zientara a choisi de maintenir l’infraction de « complicité » pour les deux amis d’Abdoullakh Anzorov, un islamiste radical tchétchène de 18 ans, abattu par la police peu après son acte. Les quatre autres accusés, dont une femme, appartenant à la « jihadosphère » qui était en contact avec Anzorov sur les réseaux sociaux, ont également tous été condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis. Pour deux d’entre eux (Ismaël Gamaev et Louqmane Ingar) la cour a retenu l’association de malfaiteurs terroriste tandis qu’elle a déclaré coupable Priscilla Mangel de provocation au terrorisme et Yusuf Cinar d’apologie du terrorisme. La veille de l’attentat, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov avaient accompagné Anzorov à Rouen pour y acheter un couteau (pas celui qui a servi à décapiter Samuel Paty) qui sera retrouvé sur la scène de crime. A l’audience, Boudaoud et Epsirkhanov ont répété qu’Anzorov leur avait expliqué que ce couteau était « un cadeau » pour son grand-père. Le jour de l’attentat, le 16 octobre 2020, Boudaoud, le seul sachant conduire, avait accompagné le tueur dans un magasin de pistolets airsoft puis l’avait déposé à proximité du collège où enseignait Samuel Paty. « Volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers » Les deux jeunes gens « avaient conscience de la radicalité » d’Anzorov et qu’il « avait la volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers », a estimé la cour. Cependant, a souligné le président Zientara, « il n’est pas démontré que (les deux jeunes gens) étaient avisés de l’intention d’Anzorov de donner la mort à Samuel Paty ». Les magistrats du Pnat avaient requis 14 ans de réclusion assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Boudaoud et 16 ans de réclusion également assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Epsirkhanov. La cour n’a cependant pas retenu la période de sûreté des deux tiers à leur encontre. Brahim Chnina, père de la collégienne qui a menti en accusant le professeur d’avoir discriminé les élèves musulmans de sa classe lors d’un cours sur la liberté d’expression où il a présenté une caricature de Mahomet, avait lui posté des messages et une vidéo hostile au professeur dès le 7 octobre. Quant à Abdelhakim Sefrioui, fondateur de l’association (aujourd’hui dissoute) pro-Hamas « Collectif Cheikh-Yassine », il avait qualifié Samuel Paty de « voyou » dans une autre vidéo. Mais rien ne prouve qu’Anzorov avait vu la vidéo d’Abdelhakim Sefrioui, avaient mis en avant ses avocats, ajoutant que leur client n’avait pas rencontré l’assassin de Samuel Paty. « La cour a considéré que (MM. Chnina et Sefrioui) avaient préparé les conditions d’un passage à l’acte terroriste », a indiqué M. Zientara. (Avec AFP)

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