Hamon revendique “une détermination “granitique”

Hamon revendique “une détermination “granitique”

"Je me bats (…) et je résisterai à tout" : distancé dans les sondages par Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon a réaffirmé lundi sa détermination à...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

"Je me bats (…) et je résisterai à tout" : distancé dans les sondages par Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon a réaffirmé lundi sa détermination à conjurer le scénario noir d'une élimination du PS dès le premier tour de la présidentielle.

Au cours d'une conférence de presse présentant ce que seraient les six premiers mois de son action présidentielle, M. Hamon a distribué sans compter les coups de griffe à ses adversaires de la présidentielle, au président du Medef Pierre Gattaz ou même à la presse.

Interrogé sur les mauvais sondages qui le créditent désormais de moins de 10% des intentions de vote, le Breton n'a voulu laissé personne douter de sa combativité.

"Je me bats, moi je suis un combattant (...) et je résisterai à tout (...) Ne vous trompez pas (...) Moi je suis fait d'un bois, ou bien non, d'une pierre. D'une pierre granitique", a-t-il dit.

A tout ? "Aux mauvais papiers, à mes amis - à mes ex-amis qui s'en vont (une allusion sans doute à la mauvaise humeur d'Arnaud Montebourg vendredi, NDLR). Il ne faut jamais se tromper ni pour aujourd'hui, ni pour demain sur de quel bois je suis fait, de quelle pierre je suis fait", a-t-il complété.

"Les tempêtes (...) on les connaît, mais voilà, le granite, on y fait de très beaux menhirs", a osé M. Hamon.

Le député socialiste des Yvelines a fait état de sa volonté de "dire la vérité des prix" pour les quinze derniers jours de la campagne, autrement expliquer les conséquences qu'aurait l'élection de tel ou tel de ses adversaires sur la vie des Français.

Programme de Benoît Hamon
Manuel Valls et Benoît Hamon au siège du PS au soir du second tour de la primaires le 29 janvier 2017 à Paris
AFP

Promettant de revaloriser le RSA, les minimas sociaux et le SMIC, de mettre en place une taxe sur les superprofits bancaires, de mettre en chantier le revenu universel d'existence et une nouvelle loi travail dès les premiers mois de son mandat, M. Hamon a souligné a contrario l'absence de propositions "sociales" de MM. Macron et Fillon.

- +Fin des privilèges+ -

"En face de cela qu'avons nous ? M. Macron qui dans ses cent premiers jours n'a aucune mesure sociale, ni pour les pauvres, ni pour les salariés (...) Par contre il y aura bien l'augmentation de la CSG pour six millions de retraités (...) M. Fillon, lui, propose une augmentation de la TVA, les deux s'accordent pour un immense plan social pour la fonction publique", a-t-il fustigé, en déplorant également que les deux candidats de la droite et du centre veuillent légiférer par ordonnances pour réformer le code du Travail.

Souhaitant promouvoir comme M. Macron une loi de la moralisation de la vie publique, le socialiste a mis en exergue ce que sa loi proposera en plus : "moi je suis pour la fin de la réserve parlementaire, je suis pour la transparence des dons lors des élections présidentielles, et je suis pour la fin du pantouflage, c'est-à-dire la fin de la possibilité (...) de se constituer un carnet d'adresses dans la fonction publique pour le monnayer ensuite dans le privé", a-t-il dit, en souhaitant engager "la fin des privilèges".

M. Hamon veut également dès l'été une loi sur la santé environnementale. "Je ne considère pas, comme Emmanuel Macron, qu'on est écologiste jusqu'à temps que les lobbies vous disent qu'il faut l'être", a-t-il lancé, en estimant que "la remise en cause du principe de précaution" proposée par M. Fillon est "la porte ouverte à tous les scandales sanitaires".

M. Hamon n'a pas oublié dans ses critiques le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon. "Est-ce qu'on veut que la gauche se reconstruise demain sur la sortie de l'Union européenne ?", a-t-il demandé après avoir assuré samedi que son candidat de prédilection au second tour serait M. Mélenchon s'il était lui-même éliminé le 23 avril.

Le candidat socialiste a réservé ses flèches les plus empoisonnées à Pierre Gattaz, qui avait estimé dimanche que "voter Mélenchon, Le Pen, Hamon" promettait "ruine, désespoir et désolation". "M'associer au projet de Marine Le Pen c'est bien la preuve qu'il y a quelque chose de pourri à la tête du Medef", a-t-il réagi en exigeant des "excuses".

Dans la même thématique

France Politics
11min

Politique

Budget, assurance chômage, Nouvelle-Calédonie… Les dossiers chauds qui attendent Michel Barnier

Après deux mois de flottement, de nombreux dossiers se sont accumulés sur le bureau du Premier ministre. Tout juste nommé, Michel Barnier va devoir relancer plusieurs réformes, mises à l’arrêt avec la dissolution. Néanmoins, la constitution d’un budget reste le premier saut d’obstacles pour le nouveau chef de gouvernement et sa future équipe ministérielle.

Le

NATO Summit
6min

Politique

« Depuis les élections législatives, l’autorité d’Emmanuel Macron s’est affaiblie en Europe et sur la scène internationale »

Ce vendredi, Emmanuel Macron rencontre Olaf Scholz sur les bords du lac Léman, à Évian-les-Bains. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement allemand participent à la nouvelle édition des rencontres franco-allemandes, un rendez-vous devenu incontournable dans les relations entre les deux pays. Alors que les deux hommes sont affaiblis sur la scène intérieure à la suite de revers électoraux, la professeure d'histoire et de civilisation allemande à Sorbonne Université, Hélène Miard-Delacroix, dresse un état des lieux des relations entre Paris et Berlin.

Le

France Politics
5min

Politique

« Ce n’est pas un amateur de punchlines », Michel Barnier raconté par ses soutiens au Sénat

Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.

Le