Guillaume Larrivé : « On va devoir clarifier la gouvernance des Républicains »

Guillaume Larrivé : « On va devoir clarifier la gouvernance des Républicains »

Invité de la matinale de Public Sénat ce vendredi matin, le député LR de l’Yonne, demande à ce que « les choses soient clarifiées » au sein de la gouvernance de son parti après les déclarations polémiques de son collègue et vice-président des Républicains, Guillaume Pelletier. « Je ne voudrais pas qu’on soit parasités durant l’année qui vient par des déclarations loufoques qui n’ont pas lieu d’être », a expliqué notamment Guillaume Larrivé.
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« Je ne pense pas que les loufoqueries en matière juridique comme d’ailleurs en matière économique soient une voie intéressante. Cette proposition de supprimer l’appel en matière de justice pénale est une proposition absurde dans un Etat civilisé, et puis je pense en plus que ça n’aurait encore aucune efficacité ». Guillaume Larrivé n’est pas tendre avec son collègue député, Guillaume Peltier et sa proposition d’une cour de sûreté de l’Etat en manière de lutte contre le terrorisme.

Concernant les déclarations également du vice-président des Républicains sur sa proximité politique avec Robert Ménard, le maire de Béziers soutenu par le Rassemblement national, Guillaume Larrivé a également un avis bien tranché.

« Il y a deux ans, les militants ont choisi d’élire Christian Jacob et il fait plutôt bien les choses pour animer le mouvement. Il a nommé des adjoints comme Guillaume Peltier, et je pense que lorsque ces adjoints font des propositions à titre personnel, ils n’engagent évidemment pas le parti », indique le député LR de l’Yonne, en reconnaissant que « cela pose des problèmes de gouvernance qui n’intéressent pas les Français ».

« On va devoir clarifier les choses »

« Il y a un comité stratégique mercredi et j’aurai l’occasion de m’exprimer sur le sujet, mais après les régionales, il faudra s’interroger sur la gouvernance du parti. Je ne fais aucun reproche à Christian Jacob, il préside les Républicains comme il a à le faire, dans une période compliquée. En revanche, je dis que tous ceux qui ont des responsabilités au sein du parti ne devraient pas s’exprimer à titre personnel. J’ai été porte-parole des LR, et quand vous avez des responsabilités au sein du parti, vous engagez le collectif et vous ne pouvez pas prendre des positions personnelles », assure-t-il.

Avant de compléter : « On devra clarifier les choses. Je ne voudrais pas qu’on soit parasité durant l’année qui vient par des déclarations loufoques qui n’ont pas lieu d’être ».

« Marine Le Pen brille par son absence et son incompétence »

Concernant la nouvelle loi antiterroriste du gouvernement qui divise donc le parti et qui a été voté dans la semaine à l’Assemblée nationale, Guillaume Larrivé fustige ceux qui « au prétexte d’être dans l’opposition, disent n’importe quoi ».

« J’ai entendu des gens dire qu’il fallait des peines automatiques, d’autres dire qu’il fallait supprimer l’appel en matière de justice pénale… Tout cela est absolument grotesque ! Je constate d’ailleurs que ces propositions viennent de députés qui ne viennent pas dans l’hémicycle pour travailler ces questions. J’ai à l’esprit Marine Le Pen qu’on voit matin, midi et soir nous expliquer qu’elle a des solutions miracles sur la sécurité et qui ne daigne pas siéger dans l’hémicycle », lance-t-il.

« On a passé deux nuits à débattre cette semaine sérieusement avec les ministres de ces questions et on constate que des gens qui brillent par leur absence bien souvent parce qu’ils brillent en fait par leur incompétence. Quand on ne sait qu’aboyer et qu’on a aucune connaissance technique sur aucun sujet technique, on se tire, si vous me permettez cette expression familière, et c’est visiblement ce que font les responsables du RN », râle le parlementaire LR.

« La lutte contre le terrorisme, c’est le combat d’une génération »

Sur le fond de la loi, Guillaume Larrivé explique avoir voté le texte gouvernemental, parce qu’il reprend notamment ses « propositions d’ajustement du cadre juridique du renseignement ». « Ce n’est pas miraculeux, mais c’est nécessaire pour continuer à ajuster notre appareil de renseignement. Ce combat, c’est celui d’une génération, c’est une guerre antiterroriste de 20-25-30 ans. Elle a commencé avec l’attentat de Mohammed Merah en 2012 et ce n’est pas fini. Nous avons des centaines de djihadistes sur le territoire national qui sont prêts à frapper et des milliers de personnes borderline à la frontière. Ceux qui vous promettent des remèdes miracles sur les plateaux de télé ne respectent pas les Français ».

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