Groupes politiques : à quoi ressemble le nouveau Sénat ?

Groupes politiques : à quoi ressemble le nouveau Sénat ?

Une semaine après les élections sénatoriales, on connaît désormais la liste définitive et la composition des groupes politiques de la Haute assemblée.
Public Sénat

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Avant 16 heures, ce lundi, c’était la date limite pour déposer les listes définitives des membres des groupes politiques du Sénat.

 4 sénateurs de plus pour le groupe LR

Le groupe majoritaire de la Haute assemblée, Les Républicains, a enregistré ses dernières heures l’arrivée de la sénatrice, Sylvie Goy-Chavent, réélue il y a 10 jours dans l’Ain. Avec 148 sénateurs et sénatrices, le groupe présidé par Bruno Retailleau est sorti renforcé des dernières élections sénatoriales en gagnant quatre sièges. Avec « 35 nouveaux » élus, « ce sera un bon groupe. C’est un bon cru, je crois » a souri le sénateur de Vendée, reconduit par acclamation des membres du groupe mardi dernier.

Fidèle à la ligne du président du Sénat Gérard Larcher, pour Bruno Retailleau, le Sénat doit continuer son « rôle de contre-pouvoir ». « On ne sera ni une opposition caricaturale, c’est-à-dire pavlovienne, mais pas non plus une opposition complaisante, jupitérienne. (…) C’est « non » quand ça ne va pas, mais quand c’est une bonne loi pour les Français, il faut la voter, même quand elle est proposée par l’exécutif d’Emmanuel Macron » a-t-il expliqué.

Hervé Marseille « ravi de renforcer le poids de son groupe au sein de la majorité sénatoriale »

L’Union centriste autre groupe pilier de la majorité sénatoriale, bénéficie, ces dernières heures, du renfort du sénateur, Arnaud de Belenet. Le sénateur de Seine-et-Marne a choisi de quitter le groupe LREM dont il était membre depuis son élection en 2017 pour rejoindre le groupe centriste. Le groupe UC est l’autre grand gagnant de ce renouvellement. Il passe de 51 à 54 parlementaires. « Notre maison est grande, les gens viennent avec leurs opinions et n’en changent pas en arrivant. Nous avons toutes les identités de centristes, UDI, Modem ou des gens proches de la majorité présidentielle comme Arnaud de Belenet » a commenté le président du groupe centriste, Hervé Marseille qui se dit « ravi de renforcer le poids de son groupe au sein de la majorité sénatoriale ».

Le groupe LREM reste stable

Rebaptisé Rassemblement démocrate, progressiste et indépendant (RDPI), le groupe LREM du Sénat reste stable, il conserve son président, François Patriat et le même nombre de siège : 23. « On nous avait prédit la perte de la moitié du groupe, un échec personnel, le fait que le groupe ne se maintiendrait pas, qu’il y avait dissensions. Il n’y en a pas » s’était félicité le sénateur de Côte d’Or la semaine dernière.

Les Indépendants gagnent 3 sièges

Né en 2017 autour de membres de la droite constructive, le groupe « Les Indépendants, République et territoires », a réélu à l’unanimité, la semaine dernière, le sénateur de l’Allier, Claude Malhuret, à sa tête. Plus petit groupe du Sénat avant le renouvellement, il ressort plus que conforté des élections sénatoriales, passant de 10 à 13 membres. Il accueille Vanina Paoli-Gagin sénatrice de l’Aube et Pierre-Jean Verzelen sénateur de l’Aisne. Ces dernières heures, c’est  le sénateur de Haute Garonne, Pierre Médevielle qui a quitté le groupe centriste pour rejoindre les Indépendants.

Le plus vieux groupe parlementaire n’est pas mort

« Il n’y a pas eu de mercato ce week-end » a confirmé à publicsenat.fr, Jean-Claude Requier, le président du groupe RDSE, le plus vieux groupe parlementaire, héritier direct de la Gauche démocratique, créé en 1892. Avec 14 sièges renouvelables sur 24, le RDSE a joué sa survie aux dernières sénatoriales. Ils sont désormais 15 sénateurs et sénatrices parmi lesquels trois nouveaux élus : André Guiol (Var), Christian Bilhac (Hérault) et Bernard Fialaire (Rhône).

Le groupe PS perd 6 sièges

Le premier groupe d’opposition du Sénat, le groupe Socialiste et Républicain, appelé depuis jeudi, le groupe « Socialiste, Écologiste et Républicain » a reculé de 71 à 65 membres. Le sénateur PS du Nord, ancien ministre de la Ville et des Sports, Patrick Kanner a été reconduit par acclamation à la tête des sénateurs socialistes. À noter que le plus jeune sénateur de l’histoire de la Ve République siège chez les socialistes. Rémi Cardon, 26 ans et cinq mois, élu de la Somme. Le groupe présidé par Patrick Kanner a logiquement diminué sous l'effet de la renaissance d'un groupe écologiste.

Le retour du groupe écologiste

C’était l’un des enjeux de ce renouvellement, le groupe écolo fait son retour au Sénat avec 12 membres dont 6 nouveaux sénateurs EELV. Le « Groupe écologiste, solidarité et territoires » est présidé par Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère, élu en 2017 sur une liste soutenue par EELV, Génération.s et le PCF. Avec la vice-présidente du groupe, Esther Benbassa, le parti EELV est majoritaire dans le groupe. 5 autres sénateurs, qui ne sont pas (ou plus) encartés chez EELV, comme Ronan Dantec ou Sophie Taillé-Polian, membre de Génération.s.

Groupe CRCE : Éliane Assassi, seule femme présidente

Comme le groupe LR, centriste, LREM, Indépendants, RDSE et PS, le groupe CRCE (communiste, républicain, citoyen et écologiste) a maintenu sa présidente après le renouvellement. La sénatrice de Seine-Saint-Denis, Éliane Assassi a été réélue à l’unanimité ce 30 septembre. Elle est la seule femme à occuper cette fonction au Sénat. Quasiment stable après les élections sénatoriales, son groupe compte officiellement 15 membres, dont 14 sont membres du parti communiste. Son groupe est également celui qui compte la plus grande proportion de femmes : huit sur quinze (contre un tiers pour la totalité de l'hémicycle).

Enfin, trois sénateurs figurent chez les non-inscrits, parmi lesquels, le sénateur (RN)  des Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier.

 

Dans la même thématique

Budget 2025 : la commission mixte paritaire a adopté le volet recettes
3min

Politique

Mayotte : députés et sénateurs s’accordent pour durcir le droit du sol

A l’issue de la commission mixte paritaire, députés et sénateurs ont trouvé un accord sur la proposition de loi LR visant à restreindre une nouvelle fois le droit du sol à Mayotte. Le texte prévoit qu’un enfant né sur l’archipel ne pourra obtenir la nationalité française que si ses deux parents résident de façon régulière à Mayotte depuis au moins un an, contre trois mois actuellement.

Le

Groupes politiques : à quoi ressemble le nouveau Sénat ?
4min

Politique

Marine Le Pen condamnée : « Ce n’est pas une décision politique », assure Patrick Kanner

La condamnation de Marine Le Pen à cinq ans d’inéligibilité immédiate a provoqué des réactions outrées de la part des élus et des soutiens du Rassemblement national. Invité de la matinale de Public Sénat ce mardi 1ᵉʳ avril, le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner a déploré des « pratiques factieuses » de la part du parti d’extrême-droite pour contester cette décision de justice. « L'agenda électoral de Marine Le Pen ne peut pas s'imposer à l'agenda judiciaire », a-t-il développé.

Le

Paris: Marine Le Pen (RN) during an interview on TF1 in Paris on March of 31, 2025
4min

Politique

« Soyons bien clairs, je suis éliminée » : Marine Le Pen dénonce une « décision politique » après sa condamnation

Sa condamnation pour détournement de fonds publics ne vise qu’à l’« empêcher de (se) présenter et d’être élue à l’élection présidentielle » de 2027, accuse Marine Le Pen. Seul espoir : que l’appel arrive « le plus vite possible », « il faut que la justice se hâte », demande la leader du RN. Mais elle craint qu’il n’arrive « trop tard ».

Le