Grève à la SNCF: mobilisation en baisse mais trafic toujours perturbé
Les cheminots, qui contestent la réforme ferroviaire et l'arrêt des embauches au statut, ont entamé mercredi leur quatrième épisode de grève...
Par Lucie AUBOURG, Elisabeth ROLLAND
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Les cheminots, qui contestent la réforme ferroviaire et l'arrêt des embauches au statut, ont entamé mercredi leur quatrième épisode de grève depuis début avril, avec un taux de grévistes en baisse mais un trafic toujours perturbé.
Pour cette nouvelle séquence de grève, mercredi et jeudi, la SNCF annonce un TGV sur trois, ainsi que deux TER et Transiliens sur cinq, un train Intercités sur quatre et trois trains sur quatre à l'international. Un trafic "en augmentation par rapport au début de la grève", a noté Alain Krakovitch, directeur général SNCF Transilien.
La SNCF a comptabilisé des taux de grévistes en baisse mercredi par rapport au début du mouvement: 19,8% au total, avec parmi les personnels indispensables à la circulation des trains, 60% des conducteurs en grève, 51% des contrôleurs et 23% des aiguilleurs.
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a reconnu sur le site des Échos "une petite baisse" de la mobilisation qu'il a attribuée à "la période des vacances scolaires". Mais selon lui, les cheminots en assemblée générale "sont ultra majoritaires pour continuer".
Prévisions de trafic SNCF pour le mercredi 18 avril
AFP
Ils protestent notamment contre la fin du recrutement au statut pour les futurs embauchés à la SNCF, qui interviendra à partir du 1er janvier 2020, a annoncé Matignon mercredi. Cette date "correspond notamment au début de la reprise de la dette de la SNCF" par l'État et à "la transformation du statut de l'entreprise", a-t-on justifié de même source.
La CFDT a vigoureusement "contesté (cette) mise à mort du statut" et "condamné l'arrogance d'un pouvoir qui bafoue la négociation", entraînant ainsi "un allongement du conflit" social.
Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa, a décidé de "boycotter les prochaines réunions" sur la réforme au ministère des Transports, l'annonce "sans concertation, sans négociation" de cette date mettant les syndicats "devant le fait accompli", alors qu'il aurait fallu d'abord fixer "un calendrier global de négociations de la convention collective" nationale de la branche ferroviaire "et des accords d'entreprise à la SNCF".
- "Accepter un changement" -
A Lyon Part-Dieu mercredi matin, la dizaine de gilets rouges aux entrées de la gare était très sollicitée par les voyageurs. "Les deux premiers jours de grève, c'était le plus dur", relativisait Abdelafid Benghalia, venu de Villefranche-sur-Saône. "Là c'est plus facile" car "c'est les vacances. Je suis même arrivé assis ce matin".
A Marseille, la majorité des voyageurs présents en gare avaient un train, les autres ayant anticipé. Même constat à Rennes, où les rares voyageurs présents devaient cependant attendre trois heures pour prendre un TGV pour Paris.
Ce quatrième épisode de deux jours de grève sur cinq, à l'appel des syndicats CGT, Unsa et CFDT - SUD-Rail appelant lui à une grève illimitée - s'achèvera vendredi à 07H55. Le cinquième épisode débutera dimanche soir à 20H00 (jusqu'au mercredi 25 avril à 07H55).
Mardi, le projet de loi "pour un nouveau pacte ferroviaire" a été très largement adopté en première lecture par les députés, avec 454 voix pour, 80 contre et 29 abstentions. Une majorité "allant bien au-delà de la majorité gouvernementale", avait salué la ministre des Transports, Élisabeth Borne. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a invité mercredi les syndicats à tenir compte d'"un appel de la démocratie".
Emmanuel Macron (C) discute avec des manifestants opposés à ses réformes à Saint-Dié-des-Vosges, le 18 avril 2018
POOL/AFP
Ce projet de loi, que le gouvernement espère voir "voté au plus tard début juillet", comporte notamment la transformation de la SNCF en société nationale à capitaux publics, le calendrier de l'ouverture à la concurrence et certaines garanties pour les cheminots transférés vers une autre entreprise ferroviaire concurrente.
Ces garanties seront complétées d'ici au passage au Sénat fin mai, en fonction des concertations, toujours en cours jusqu'à fin avril, a assuré la ministre des Transports Elisabeth Borne. Le sort des cheminots en cas de refus de transfert reste en suspens.
Le président Emmanuel Macron croit "profondément" dans cette réforme, a-t-il dit mercredi, lors d'un déplacement dans les Vosges.
"Je vous demande d'accepter un changement. Les discussions vont se poursuivre jusqu'à fin juin (...) Nous sommes en désaccord, mais je vous demande simplement de ne pas prendre en otage dans cette affaire", a-t-il déclaré à des cheminots qui l'interpellaient à Saint-Dié-des-Vosges.
Une mobilisation nationale et interprofessionnelle est également organisée jeudi par la CGT et Solidaires dans l'espoir de former un front unique contre la politique du gouvernement. D'autres secteurs, comme celui de l'énergie ou la RATP, seront également en grève.
Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.
Alors que le premier ministre a demandé aux partis de se positionner par rapport à l’exécutif selon trois choix, les partis de gauche ne souhaitent pas rentrer pas dans le jeu de François Bayrou. Ils attendent des signaux qui pourraient les amener à ne pas censurer. Mais ils ne les voient toujours pas…
C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».
Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.