Près de 500 élus, dont plusieurs présidents de conseils départementaux d'Ile-de-France, se sont réunis mercredi soir à Boulogne-Billancourt pour protester contre le projet gouvernemental du Grand Paris et la suppression des départements, a constaté un journaliste de l'AFP.
Dans l'auditorium de la Seine Musicale, élus, responsables associatifs et chefs d'entreprises se sont succédé pour louer les bienfaits du département.
En introduction, le président des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, a qualifié le projet du gouvernement "d'acte de recentralisation" et fustigé la possible suppression des trois départements de la petite couronne.
Les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne sont en effet menacés d'après un rapport dessinant des pistes de réforme pour la métropole parisienne et remis à Emmanuel Macron en décembre.
Le rapport privilégie également le maintien de la Métropole du Grand Paris dans ses limites actuelles (Paris, 123 communes de la petite couronne et sept de la grande couronne).
"Nous ne voulons pas d'une métropole riquiqui, à l'échelle de Paris et de la petite couronne. La bonne échelle, c'est celle de l'Ile-de-France", a martelé Valérie Pécresse, la présidente la région Ile-de-France, dans un message vidéo.
"Il y a une volonté de reprendre sous tutelle les collectivités locales", s'est indigné M. Devedjian sous les yeux du président du Sénat, Gérard Larcher, venu soutenir l'initiative.
Défendant l'échelon départemental, il s'est interrogé: "Est-ce que ça ne fonctionne pas mieux que l'Etat, qui nous donne tant de leçons ?" Il a ensuite rappelé que "500 maires de la banlieue ont signé notre engagement" pour une métropole avec les départements. "Ils représentent plus de 5 millions d’habitants".
Dominique Bussereau, président de l'Assemblée des départements de France, est également venu soutenir ses collègues franciliens. Il a critiqué la méthode, "sans demander leur avis aux élus". "La vie, du jour au soir sans les départements, ce serait quelque chose d'impossible", a-t-il même affirmé.
Tous les présidents de département de l'Ile-de-France, hormis Christian Favier (PCF, Val-de-Marne) et Stéphane Troussel (PS, Seine-Saint-Denis), étaient présents pour ce grand raout.
Les élus se sont donné rendez-vous le 7 février prochain pour "une grande mobilisation" lors d'une "journée sans département".