J-1 avant le coup d’envoi des deux mois du grand débat national. Invité de Public Sénat, le ministre chargé des Relations avec le Parlement a commenté sur Public Sénat la lettre envoyée aux Français par Emmanuel Macron, une adresse qui cadre le champ de la consultation et liste une trentaine de questions. « Je crois que c’est une chance pour la France », a répondu Marc Fesneau. « Quand l’initiative a été lancée par le président de la République, j’ai pensé que ça pouvait être un moment qui permette aux Français de retrouver le sens du dialogue […] et puis c’est une chance aussi pour essayer de construire un contrat de société sur un certain nombre de sujets. »
Pour l’ancien député MoDem, cette séquence était nécessaire dans la période actuelle. « Je pense qu’on avait besoin de ce moment-là, c’est un moment assez inédit, reconnaissons que ça n’a jamais été fait, en tout cas à ma connaissance sous cette forme-là ».
« La question de la justice fiscale et de la justice sociale n'est pas polarisée uniquement sur l'ISF »
La question de la fiscalité sera l’un des grands axes du débat. « Nous ne reviendrons pas sur les mesures que nous avons prises pour corriger cela afin d’encourager l’investissement et faire que le travail paie davantage. Elles viennent d’être votées et commencent à peine à livrer leurs effets », a toutefois précisé le président de la République. Est-ce à dire que tout rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF) est exclu ? « La question de l’ISF en tant que telle n’est pas levée mais la question de la justice fiscale est levée […] je n’imagine pas que cette question-là ne soit pas levée à l’intérieur », a expliqué Marc Fesneau, qui rappelle qu’Emmanuel Macron « dit lui-même qu’aucune question n’est taboue ». « La question de la justice fiscale et de la justice sociale n'est pas polarisée uniquement sur l'ISF. »
Parmi les autres thèmes qui jalonneront les échanges dans le pays : la question de l’immigration. « Ce n’est pas malsain de la poser cette question-là dès lors qu’elle est posée dans les termes dans lesquels elle est posée par le président de la République », a indiqué le ministre. « Il me semble que ce sont des termes qui sont respectueux des uns et des autres. »
Marc Fesneau défend le « rôle important du Sénat »
Sur la thématique institutionnelle, Emmanuel Macron a aussi soulevé la question de l’avenir du Sénat et de son éventuelle transformation, allant bien plus loin qu’une simple évolution du Cese. « Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil Économique, Social et Environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ? Faut-il les transformer et comment ? » peut-on lire dans sa lettre.
Pour Marc Fesneau, les termes posés permettent de dire « comment réaffirmer le rôle du Sénat de représentant des territoires ». Rappelant son attachement à la chambre haute, le ministre a souligné que cette chambre avait un « rôle important et éminent » ainsi qu’un « rôle d’équilibre dans les institutions ».