Malgré une avancée sur les retraites, avec un retour à la table des discussions avec les partenaires sociaux, « le compte n’y est pas » pour une bonne partie des socialistes, après le discours de politique générale de François Bayrou. Pourtant, « il y avait un accord » avec les ministres, confie le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. Mais le premier ministre s’est montré peu précis, voire maladroit, pour donner le change au PS.
Grand débat: Macron veut « gagner du temps » mais a « déjà perdu le match », selon Quatennens (LFI)
Par Public Sénat
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Le député du Nord Adrien Quatennens (La France insoumise) a estimé lundi soir qu'en lançant le grand débat en réponse au mouvement des "gilets jaunes", Emmanuel Macron cherchait à "gagner du temps" alors qu'il a, selon lui, "déjà perdu le match".
"On a un pouvoir qui est persuadé qu'il va pouvoir maintenir le cap. Emmanuel Macron vous a adressé une lettre pour vous dire qu'il entendait jouer les prolongations mais il ne se rend pas compte qu'il a d'ores et déjà perdu le match", a-t-il déclaré lors d'une cérémonie de voeux à Lille, à laquelle assistaient quelques centaines de personnes.
Le président de la République "pense qu'avec ce grand débat, il va pouvoir mettre la contestation sous le tapis", a ajouté l'élu LFI.
"Son courrier de cinq pages est un mauvais tract" qui, selon lui, "se résume en quelques mots: +Chers compatriotes, parlez, parlez de tout, parlez beaucoup, parlez longtemps que je gagne du temps mais, à la fin, on ne changera rien+".
M. Quatennens pense donc que ce débat "fera pschitt" et "craint que, peut-être même parfois, il tourne mal". "Mais il ne faut pas le souhaiter", a-t-il aussitôt ajouté.
"Si Emmanuel Macron ne cède pas sur l'essentiel des revendications", notamment fiscales comme le rétablissement de l'impôt sur la fortune, "qui, bien-sûr, vont contraindre son cap, alors vous allez voir que, dans quelques semaines, il est très probable que la seule issue possible pour résoudre ce conflit soit la dissolution", a-t-il prédit.
"Il pense qu'il a affaire, avec les gilets jaunes, à un simple conflit social comme ses prédécesseurs et peut-être se dit-il +c'est mon tour, c'est le métier qui rentre+. Mais il ne s'agit pas d'une crise car (cela) signifierait qu'à un moment donné, on va revenir à l'état précédent. On ne reviendra pas à l'état précédent, il y a un point de rupture et cette rupture peut être salutaire si Emmanuel Macron finit par agir comme il le devrait !" a-t-il encore lancé.
Si, à ses yeux, ce mouvement "n'est pas d'essence violente", M. Quatennens a condamné les violences menées par certains manifestants contre la presse. "Je ne suis pas d'accord pour que l'on passe à tabac un journaliste dans une manifestation pas plus que pour que l'on entrave le travail du journal régional" La Voix du Nord, dont la diffusion a été partiellement bloquée samedi matin par des "gilets jaunes", a-t-il déclaré sous les applaudissements.