"Sylvie Goulard paye la rancune de ceux qui au Parlement européen ont eu des déboires", a estimé jeudi l'eurodéputée LREM Nathalie Loiseau, quand son collègue Stéphane Séjourné a fustigé "l'attitude revancharde" du patron du PPE (centre droit) Manfred Weber.
"Ceux qui ont été les plus virulents, les plus bas vis-à-vis de Sylvie Goulard, ce sont les députés européens français qui ont manifestement la défaite mauvaise. La France insoumise, le Rassemblement national et Les Républicains se sont alliés contre une candidate française. Nous sommes le seul pays à avoir donné ce spectacle désolant", a regretté Mme Loiseau, interrogée sur BFMTV.
L'ancienne ministre française, désignée par le président Emmanuel Macron pour siéger dans la future Commission européenne, sous le coup d'une enquête judiciaire, a vu sa candidature rejetée à une forte majorité lors d'un vote des eurodéputés.
Interrogé sur le résultat du vote (82 voix contre, 29 pour et une abstention), Nathalie Loiseau a jugé que "c'est sévère, c'est injuste parce que Sylvie Goulard est quelqu'un d'une grande compétence, une Européenne convaincue et engagée".
Mais, "il y a d'autres perdants au Parlement européen, nous nous souvenons tous que le patron de la droite européenne (ndlr: Manfred Weber) se voyait président de la commission. Il en a beaucoup voulu à Emmanuel Macron de ne pas l'être devenu, alors qu'en réalité il n'avait pas de majorité ni parmi les états membres de l'UE ni au Parlement européen", a-t-elle estimé, jugeant qu'"il en a fait une vengeance personnelle".
De son côté, le président de la délégation française LREM Stéphane Séjourné a également épinglé le rôle du patron du groupe PPE Manfred Weber, prétendant déçu au poste de président de la Commission européenne.
"Avec une attitude aussi revancharde dans sa manière de faire de la politique, je m'interroge sur la capacité de Manfred Weber à prendre les rênes du Parlement européen en deuxième partie de mandat", a déploré auprès de l'AFP M. Séjourné.
Dans un tweet, il a aussi jugé que "@GoulardSylvie a été très clairement otage de jeux politiques nationaux et européens. Cela montre que depuis le début, il n’a jamais été question de ses compétences". Pour l'ancien conseiller de l'Elysée, "les ressentiments ne doivent pas écrire la politique européenne".