Gilets jaunes : « Macron n’a plus la main » considère Roger Karoutchi

Gilets jaunes : « Macron n’a plus la main » considère Roger Karoutchi

Roger Karoutchi, sénateur Les Républicains des Hauts-de-Seine, était ce matin l’invité de Territoire Sénat. Le sénateur s’exprime sur les Gilets jaunes et les annonces du gouvernement Philippe.
Public Sénat

Par Marion D'Hondt

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Roger Karoutchi préfère parler de « faute » plutôt que d’erreur concernant la politique du gouvernement. C’est « le sentiment de tout savoir, de tout pouvoir et le mépris » pendant 18 mois qui ont causé la crise.

Selon Roger Karoutchi, la gestion de la crise « a été calamiteuse. » Si les revendications avaient été entendues plus tôt, « ça aurait coûté moins cher. » Le sénateur constate que « le gouvernement a laissé le mouvement déraper » et « quand ça dérape, ça coûte plus cher. »

Sur les annonces de Macron, le sénateur prévient : « Il faudra trouver une solution pour ceux qui ne sont pas concernés par la prime d’activité. » Il est impératif de « faire un effort pour tous les salariés » et « ne laisser personne sur le bord du chemin. »

Défiscaliser les heures supplémentaires : « La bonne solution »

Sur la défiscalisation des heures supplémentaires, le sénateur « salue le retour de la mesure. » Roger Karoutchi avait déjà présenté un amendement en ce sens. Mais il avait été ignoré par le gouvernement, qui « [lui] avait expliqué que c’était un imbécile. »

« C’est n’écouter personne qui rend fou »

Roger Karoutchi conseille à Emmanuel Macron « d’écouter davantage Nicolas Sarkozy. » Il considère que « si le Macron nouveau est plus sur la ligne Sarkozy, ce sera une bonne chose. » Pour lui, l’ancien Président est « plus en empathie avec les gens » et fait montre de « plus de considération. »

Sur le vote des mesures proposées, il « remercie En Marche de se rappeler qu’il y a un Parlement. » Il déplore que « d’habitude, ils n’en ont pas grand-chose à faire ni du Sénat ni du Parlement. »

Roger Karoutchi votera les mesures proposées. Il considère qu’ « il ne faut pas donner le sentiment qu’on vient mégoter. » Le sénateur conclut : « Il faudra faire un vote conforme, je ne vois pas d’autre solution. » En contrepartie, « le gouvernement devra se rappeler que le Parlement lui a rendu service. »

Le Premier ministre est « aux ordres du Président »

Selon Roger Karoutchi, « Édouard Philippe n’est pas désavoué mais soutenu d’un fil. » Il remarque que « Macron n’est pas dans un sentimentalisme aigu, il n’hésite pas à dire l’inverse de son Premier ministre. » Mais, après tout, rappelle-t-il : « C’est lui le chef, c’est lui qui a été élu, ce n’est pas le Premier ministre. »

Il faut « aimer tous les Français, pas que les premiers de cordée »

Pour Roger Karoutchi, il est clair que « la crise des Gilets jaunes a cassé l’allant. » Le Président Macron « ne peut pas se comporter comme il s’est comporté », « il n’a plus la main. » Il doit faire savoir que « ce n’est pas 4 ou 5 sherpas à l’Élysée qui font la politique de la France. »

Dans la même thématique

Bayrou dossier ok
9min

Politique

Discours de politique générale de François Bayrou : « Si c’est un jeu de dupes, on censurera », prévient Patrick Kanner

Malgré une avancée sur les retraites, avec un retour à la table des discussions avec les partenaires sociaux, « le compte n’y est pas » pour une bonne partie des socialistes, après le discours de politique générale de François Bayrou. Pourtant, « il y avait un accord » avec les ministres, confie le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. Mais le premier ministre s’est montré peu précis, voire maladroit, pour donner le change au PS.

Le

Gilets jaunes : « Macron n’a plus la main » considère Roger Karoutchi
3min

Politique

François Bayrou annonce un « conclave » sur les retraites : « On aura besoin d'avoir des éclaircissements », avertit Mathieu Darnaud

Au micro de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe LR au Sénat, indique attendre de la part du Premier ministre « des éclaircissements » sur les modalités de la réouverture du débat sur les retraites. L’élu salue, en revanche, certains engagements pris sur le prochain budget, notamment la réduction de l’effort initialement réclamé aux collectivités territoriales.

Le