Malgré une avancée sur les retraites, avec un retour à la table des discussions avec les partenaires sociaux, « le compte n’y est pas » pour une bonne partie des socialistes, après le discours de politique générale de François Bayrou. Pourtant, « il y avait un accord » avec les ministres, confie le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. Mais le premier ministre s’est montré peu précis, voire maladroit, pour donner le change au PS.
Gilets jaunes : « Macron n’a plus la main » considère Roger Karoutchi
Par Marion D'Hondt
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Roger Karoutchi préfère parler de « faute » plutôt que d’erreur concernant la politique du gouvernement. C’est « le sentiment de tout savoir, de tout pouvoir et le mépris » pendant 18 mois qui ont causé la crise.
Selon Roger Karoutchi, la gestion de la crise « a été calamiteuse. » Si les revendications avaient été entendues plus tôt, « ça aurait coûté moins cher. » Le sénateur constate que « le gouvernement a laissé le mouvement déraper » et « quand ça dérape, ça coûte plus cher. »
Sur les annonces de Macron, le sénateur prévient : « Il faudra trouver une solution pour ceux qui ne sont pas concernés par la prime d’activité. » Il est impératif de « faire un effort pour tous les salariés » et « ne laisser personne sur le bord du chemin. »
Défiscaliser les heures supplémentaires : « La bonne solution »
Sur la défiscalisation des heures supplémentaires, le sénateur « salue le retour de la mesure. » Roger Karoutchi avait déjà présenté un amendement en ce sens. Mais il avait été ignoré par le gouvernement, qui « [lui] avait expliqué que c’était un imbécile. »
« C’est n’écouter personne qui rend fou »
Roger Karoutchi conseille à Emmanuel Macron « d’écouter davantage Nicolas Sarkozy. » Il considère que « si le Macron nouveau est plus sur la ligne Sarkozy, ce sera une bonne chose. » Pour lui, l’ancien Président est « plus en empathie avec les gens » et fait montre de « plus de considération. »
Sur le vote des mesures proposées, il « remercie En Marche de se rappeler qu’il y a un Parlement. » Il déplore que « d’habitude, ils n’en ont pas grand-chose à faire ni du Sénat ni du Parlement. »
Roger Karoutchi votera les mesures proposées. Il considère qu’ « il ne faut pas donner le sentiment qu’on vient mégoter. » Le sénateur conclut : « Il faudra faire un vote conforme, je ne vois pas d’autre solution. » En contrepartie, « le gouvernement devra se rappeler que le Parlement lui a rendu service. »
Le Premier ministre est « aux ordres du Président »
Selon Roger Karoutchi, « Édouard Philippe n’est pas désavoué mais soutenu d’un fil. » Il remarque que « Macron n’est pas dans un sentimentalisme aigu, il n’hésite pas à dire l’inverse de son Premier ministre. » Mais, après tout, rappelle-t-il : « C’est lui le chef, c’est lui qui a été élu, ce n’est pas le Premier ministre. »
Il faut « aimer tous les Français, pas que les premiers de cordée »
Pour Roger Karoutchi, il est clair que « la crise des Gilets jaunes a cassé l’allant. » Le Président Macron « ne peut pas se comporter comme il s’est comporté », « il n’a plus la main. » Il doit faire savoir que « ce n’est pas 4 ou 5 sherpas à l’Élysée qui font la politique de la France. »