Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a prévenu lundi que l'exécutif ne devait pas "tirer profit et mettre en exergue" les violences "inacceptables" lors de l'acte VIII des manifestations des "gilets jaunes" à Paris samedi pour "passer à autre chose et ne pas répondre sur le fond".
"Il y a aujourd'hui des gens qui ont basculé dans la violence et cette violence est inacceptable, on ne peut pas dans une grande démocratie donner le sentiment que nous soyons en dictature et que l'on pourrait aujourd'hui monter des barricades comme on le ferait contre n'importe quel dictateur", a affirmé M. Faure sur France 2.
Mais "il ne faudrait pas non plus que le pouvoir exécutif en tire profit et utilise ces violences, les mettent en exergue pour passer à autre chose et ne pas répondre sur le fond", a-t-il ajouté. "C'est ça la tentation du pouvoir, c'est de dire au fond: regardez, ce sont des fascistes, ce sont des gauchistes et donc il n'y a pas lieu de leur répondre".
Interrogé sur le "grand débat national" de mi-janvier à mars comprenant quatre thèmes définis par le gouvernement, le député de Seine-et-Marne s'est dit "satisfait" de sa tenue, "à la condition que ce soit un vrai débat, qui conduise à une négociation".
"Quand Benjamin Griveaux explique qu'au fond le cap restera inchangé, (...) c'est une provocation", a-t-il dénoncé. "Si on veut vraiment que la tension s'apaise, il faut expliquer que le débat va avoir lieu, qu'il se conclura par une négociation, et que ça pourra produire des changements sur la ligne gouvernementale".