Gérard Larcher tente d’être « le rassembleur » de la droite

Gérard Larcher tente d’être « le rassembleur » de la droite

Le président LR du Sénat veut reconstruire la droite et le centre en partant des territoires. Une reconstruction qui passe par un indispensable rassemblement des droites. Pour l’heure, le cap est fixé vers les municipales.
Public Sénat

Par F.V. (images et reportage : Jonathan Dupriez)

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

En finir avec la verticalité, rebâtir la droite à partir des territoires et surtout rassembler bien au-delà du parti. Gérard Larcher a fait la synthèse de son tour de France des régions, 11 conventions entamées après la déroute des LR aux européennes.

« La droite doit se repenser, se réinventer, nous accepter dans nos diversités, mais surtout, retrouver le lien et la confiance avec les Français » a expliqué Gérard Larcher jeudi soir à Sèvres, où a eu lieu cette dernière convention nationale. Le président LR du Sénat était entouré des présidents d’association d’élus, François Baroin (AMF), Hervé Morin (Régions de France) et Dominique Bussereau (ADF). Valérie Pécresse, qui a quitté les LR, avait fait le déplacement, comme Christian Estrosi, le maire LR de Nice qui s’est parfois laissé tenter par Emmanuel Macron. Les présidents des groupes LR du Sénat, Bruno Retailleau, et centriste, Hervé Marseille, étaient là. Mais pas de Xavier Bertrand, ni de Laurent Wauquiez. A trois jours de l'élection pour la présidence des LR, les trois candidats, Christian Jacob, Guillaume Larrivé et Julien Aubert, étaient aussi absents.

Une reconstruction de la droite et du centre indispensable, face à « la dualité politique mortifère (entre Macron et Le Pen, ndlr) qu’on veut nous imposer » met en garde François Baroin. « Et si nous sommes ce soir autour de Gérard Larcher, c’est que nous n’acceptons pas qu’on nous impose cette dualité » ajoute le patron de l’Association des maires de France.

Pécresse : "Gérard Larcher est le rassembleur de toutes les sensibilités à droite"
00:26

« Gérard Larcher est le rassembleur de toutes les sensibilités. C’est en cela qu’il est puissamment utile pour construire une vraie alternative à Emmanuel Macron et Marine Le Pen en même temps, si vous me permettez l’expression » a salué Valérie Pécresse (voir la vidéo ci-dessus). La présidente de la région Ile-de-France ajoute :

« Gérard Larcher peut parler à la droite conservatrice, aux Républicains. Il peut parler au centre, et il est aussi apte à parler à la droite moderne ».

Une position centrale, au point de lui donner des idées pour 2022 ? Gérard Larcher, après des déclarations ambiguës, en a écarté l’idée (voir notre article). Il vise plutôt les prochaines municipales, préambules aux sénatoriales. Le projet « France territoires » devrait servir de base pour le scrutin local de mars 2020. « Il y a les contributions qui vont encore nous arriver. Et à partir de ça, on va bâtir un référentiel. Il n’est pas fait pour faire un rapport de plus, mais fait pour être demain mis à disposition d’élus qui partagent nos valeurs » explique Gérard Larcher. Et tenter, pour la droite, de limiter la casse et de relever la tête.

Dans la même thématique

Paris: French Government Weekly Cabinet Meeting
5min

Politique

Pour Bruno Retailleau, les conditions sont réunies pour rester au gouvernement

Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.

Le

Gérard Larcher tente d’être « le rassembleur » de la droite
4min

Politique

Retraites : « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », dénonce Ian Brossat

C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».

Le

Gérard Larcher tente d’être « le rassembleur » de la droite
4min

Politique

« Consternés », « dépités », « enfumage » : après sa rencontre avec François Bayrou, la gauche menace plus que jamais le Premier ministre de censure

Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.

Le