Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Gérard Larcher lance « un cri d’alarme » pour les territoires
Par Public Sénat
Publié le
C’est l’un des rôles que Gérard Larcher préfère endosser : celui de défenseur des territoires. Normal, pour le président du Sénat, qui représente, selon la Constitution, les collectivités. S’il a largement évoqué, lors de son point presse de rentrée, le retour l’hiver prochain de la réforme constitutionnelle (voir notre article), il a aussi mis en garde le pouvoir sur les territoires et les élus locaux.
Il appelle Emmanuel Macron à « reprendre le dialogue » avec les associations d’élus, AMF (villes), ADF (département) et RF (régions), qui ont claqué la porte, début juillet, de la Conférence nationale des territoires.
« On ne peut pas réformer ce pays contre les territoires »
« Je prendrai l’initiative de réunir les trois présidents (des associations d'élus). On ne peut pas réformer ce pays contre les territoires ou contre les élus du territoire. Ce n’est pas possible, ça ne marche pas » prévient Gérard Larcher (voir la vidéo). Dans « les semaines à venir », la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales rendra son rapport sur le statut de l’élu, sujet dans les cartons depuis les années, mais jamais abouti. De quoi peut-être donner des idées à l’exécutif.
Hors micro, le président de la Haute assemblée s’est montré encore plus véhément, sous les dorures du Salon de Boffrand, vaste salon de la présidence qui accueille les événements d’importance. « C’est un cri d’alarme » pour les élus locaux et les territoires que lance Gérard Larcher. « Se fâcher avec Dominique Bussereau (président de l’ADF, ndlr), il faut le faire… » ajoute le sénateur des Yvelines. « Sur les territoires, ça ne peut plus continuer comme ça. Sinon, je ne suis plus Président du Sénat » insiste-t-il. Comprendre, que par sa fonction, il se doit de porter la voix des collectivités.
« Urgence »
S’il reconnaît que Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires et ancien président du groupe RDSE du Sénat, « réussit plutôt bien avec cœur de ville », son plan de revitalisation des centres-villes, Gérard Larcher attend des actes d’Emmanuel Macron, qu’il « écoute les élus ». Il ajoute : « C’est une fenêtre d’urgence pour se réconcilier avec les territoires ». Côté départements, les sujets qui fâchent sont toujours sur la table : mineurs non accompagnés, allocations individuelles de solidarité ou encore place des métropoles. Sans parler des contrats de maîtrise des dépenses ou du système de remplacement de la taxe d’habitation, surtout pour les communes.