Georges Tron, un ex-secrétaire d’Etat et baron de la politique locale aux assises

Georges Tron, un ex-secrétaire d’Etat et baron de la politique locale aux assises

Ex-balladurien, prise de guerre villepiniste rallié à Nicolas Sarkozy qui le fera entrer au gouvernement, baron de la politique...
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Par Marie DHUMIERES

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Ex-balladurien, prise de guerre villepiniste rallié à Nicolas Sarkozy qui le fera entrer au gouvernement, baron de la politique essonnienne, adepte des "coups": personnage controversé, Georges Tron sera jugé aux assises pour viols à partir de mardi.

M. Tron, 60 ans, conseiller départemental LR et maire de Draveil depuis 1995, est accusé avec son ancienne adjointe de viols et agressions sexuelles sur deux anciennes employées de sa mairie. Accusations qu'ils contestent. Personnalité locale appréciée de ses administrés en Essonne, son procès a été dépaysé à Bobigny.

Elu député à 35 ans dans le département lors de la "vague bleue" de 1993, Georges Tron y sera réélu jusqu'à ce qu'éclate l'affaire. "J'ai gagné toutes mes élections jusqu'à 2011, j'en ai regagné depuis. J'ai fait en sorte, toutes ces années de continuer avec passion toutes mes missions d'élu, hors de toute pression", explique-t-il à quelques jours du procès.

Natif de Neuilly-sur-Seine mais "montagnard" qui retrouve sa maison de famille dans les Alpes du sud autant que possible, M. Tron débute sa carrière politique dans l'équipe d'Edouard Balladur, dont il sera collaborateur parlementaire au ministère de l'Economie (1986-88), chef de cabinet (1988-93) puis conseiller officieux à Matignon où il disposera d'un bureau pendant la deuxième cohabitation.

Le nom de celui qui dirigera la campagne de Balladur à la présidentielle de 1995 surgit dans les médias à l'occasion d'un raté de communication. L'hélicoptère du candidat-Premier ministre doit se poser à cause du brouillard et celui-ci finit la route en stop, embarqué dans la voiture d'une habitante, qui n'hésite pas à laisser mari et chiens sur le bord de la route. Un beau coup, qui se retournera contre Balladur quand sera révélé que la conductrice n'est autre qu'une cousine de M. Tron.

Localement, ce juriste qui deviendra avocat au barreau de Paris en 2009, est un habitué des campagnes tendues, aux législatives contre son ennemi juré le socialiste Thierry Mandon, voire exécrables, aux municipales contre le camp de son adversaire FN Philippe Olivier, beau-frère de Marine Le Pen, qu'il estime être derrière le "complot politique" qui l'a mené devant la justice.

"C'est un homme qui prend plaisir à détruire politiquement, à affronter les autres, ses collègues des villes voisines, ses alliés", assure pour sa part Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et député de l'Essonne.

- "Technique de drague" -

Oublié de la politique nationale après la défaite de Balladur, Georges Tron se fait remarquer en 2005 en créant la polémique après les émeutes de banlieue, par l'annonce d'une suspension immédiate des aides sociales municipales aux familles des fauteurs de troubles condamnés par la justice.

Marié, père de trois filles aujourd'hui âgées de 28, 27 et 25 ans, cet homme longiligne, souvent bronzé, mèche grise peignée sur le crâne, suscite nombre d'inimitiés. Ses adversaires n'ont pas de mots assez durs pour le qualifier, versant dans l'injure, mais s'accordent néanmoins avec ses amis pour le reconnaître brillant et ambitieux.

Devenu dans les années 2000 pilier des fidèles de Dominique de Villepin, il soutiendra pourtant Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007 tout en restant un fervent défenseur de l'ancien Premier ministre au moment de l'affaire Clearstream, n'hésitant pas à critiquer le gouvernement.

Sa loyauté ne résistera pas à ses rêves de ministère: en 2010, alors que M. Sarkozy cherche à décimer les troupes villepinistes, Georges Tron accepte le poste de secrétaire d'Etat à la Fonction publique.

Une fonction qu'il n'occupera qu'à peine un an : il est forcé à démissionner quand ses anciennes employées l'accusent de viols et agressions sexuelles, décrivant des massages sous couvert de réflexologie plantaire, dont il est adepte, qui dérapent.

A droite, tout le monde connaissait depuis longtemps "le massage chinois de Georges Tron", témoigne un élu LR. "C'était sa technique de drague, il proposait aux journalistes, aux secrétaires, aux attachées parlementaires", dit-il, assurant cependant que plusieurs femmes lui avaient précisé que "quand on disait non, il s'arrêtait".

Le procès de Georges Tron doit durer jusqu'au 22 décembre.

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