La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
Gaspillage : après l’avoir rejetée au Sénat, Brune Poirson soutient l’interdiction du plastique jetable en 2040
Par Public Sénat
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En trois mois, Brune Poirson a-t-elle changé d’avis sur l’interdiction du plastique à usage unique en 2040 ? Pour le sénateur communiste, Guillaume Gontard, qui avait déposé un amendement dans ce sens en septembre, lors de l’examen du projet de loi Économie circulaire à la Haute assemblée, la raison de ce revirement serait plutôt politique. « Je pense qu’elle a voulu se réserver la primeur de cette annonce devant l’Assemblée nationale. C’est de l’affichage. Mais quitte à faire de la com, elle aurait pu ramener l’interdiction des plastiques à usage unique en 2030 » sourit-il.
Lundi soir, lors de l’examen du projet de loi antigaspillage, les députés ont adopté un amendement de la députée LREM, Laurence Maillart-Méhaignerie, avec pour objectif : la « fin de mise sur le marché des emballages plastique à usage unique d'ici 2040 ». La disposition concerne « tous les emballages alimentaires, les flacons, bouteilles, ce qui est partout dans nos placards pour l'usage domestique et industriel ». « Un signal très fort et concret que la France envoie ce soir à ses partenaires européens et au reste du monde » s’est félicitée la secrétaire d’État.
Au Sénat, la mesure avait été adoptée seulement quelques heures
Et pourtant, quelques semaines plus tôt, au Sénat, un amendement de Guillaume Gontard, portant le même objectif, avait été adopté… Le temps de quelques heures. En effet, à la fin de l’examen du projet de loi, avec l’accord du président centriste de la commission du développement durable, Hervé Maurey et celui de la rapporteure LR du texte, Marta de Cidrac, Brune Poirson avait demandé une seconde délibération sur cet amendement et sur trois autres, comme celui de la sénatrice Sophie Taillé-Polian interdisant la pratique du suremballage plastique. « Si je partage pleinement, non seulement les objectifs de ces quatre amendements, mais aussi les ambitions qu’ils visent à traduire, leurs dispositions posent des difficultés concrètes de mise en œuvre. Elles sont également en contradiction avec le droit européen » avait justifié la secrétaire d’État. Les amendements avaient finalement été supprimés au grand regret de Guillaume Gontard qui avait dénoncé un « coup politique » voir la vidéo.
« Je suis amer que l'on revienne sur un amendement fixant la suppression des plastiques à 2040. Sur les réseaux sociaux, on me dit que c'est 2022 qu'il faudrait » avait-il ajouté. L'acteur, Pierre Niney a d'ailleurs partagé cette idée sur Twitter, ce mardi.
« L'amendement du sénateur Gontard n’était pas opérant »
Contacté par publicsenat.fr, l’entourage de Brune Poirson réfute tout revirement et indique « que l’amendement du sénateur Gontard n’était pas opérant ». « L’amendement adopté par les députés fixe non seulement un point d’arrivée, 2040, mais aussi le chemin pour y parvenir ». Le dispositif adopté hier soir, comporte des objectifs successifs de réduction, de réutilisation ou de recyclage des emballages plastique à usage unique, fixés par décrets tous les cinq ans, jusqu'à mettre fin à leur mise sur le marché en 2040.
« Si Brune Poirson avait la volonté de travailler avec le Sénat sur cet objectif, nous aurions pu le faire en septembre. Mais ce n’est pas ce qu’elle nous a dit » répond Guillaume Gontard.