François Patriat : « Les présidents de groupe demandent à être concertés, mais ne proposent rien ! »

François Patriat : « Les présidents de groupe demandent à être concertés, mais ne proposent rien ! »

Le sénateur LREM, président du groupe RDPI, était l’invité de l’émission Parlement Hebdo. Il est revenu sur la réunion qui s’est tenue jeudi entre le Premier ministre et les présidents des groupes parlementaires dans la perspective d’un renforcement des mesures sanitaires.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Jeudi à 15 heures, les présidents de groupe du Sénat se sont entretenus avec le Premier ministre Jean Castex à Matignon. Objectif des discussions : concerter dans la perspective d’un renforcement des mesures sanitaires et très probablement un nouveau confinement. Un nouveau conseil de défense se tiendra vendredi soir et devrait acter les nouvelles mesures. Mais l’exercice, ou plutôt les invités, ont agacé François Patriat. Président du groupe RDPI (LREM), il regrette que les parlementaires demandent à être concertés sans amener plus de propositions sur la table. « Lors de la réunion hier avec le Premier ministre, les présidents de groupe du Sénat n’ont pas fait de propositions mises à part une ou deux sur les écoles. Donc on demande à être consulté et on ne propose pas… Je vois déjà la polémique qui va monter ! », tance-t-il. Il poursuit : « J’ai entendu Patrick Kanner dire ‘il faut prendre les trains quand ils passent’. Je ne sais pas ce que ça veut dire ! Il y a des arrière-pensées politiques », cingle-t-il à l’adresse du président du groupe socialiste au Sénat. L’ancien baron socialiste a par ailleurs déploré que sénateurs et députés ne trouvent pas d’accord en commission mixte paritaire (CMP) sur la prolongation de l’état d’urgence sanitaire. « Je crois que la majorité sénatoriale a cherché à s’opposer partiellement au texte et qu’elle ne voulait pas un accord en CMP. Le Sénat ne voulait pas d’accord », estime-t-il.

Du reste, il a assuré qu’un vote aurait lieu au Parlement à la suite d’une prise de décision du chef de l’Etat quant à un nouveau confinement. « La situation c’est 350 morts par jour, 10 000 morts par mois, donc c’est dramatique. Une partie de la population est gravement en danger. En attendant qu’on puisse vacciner plus, pour éviter une flambée, il serait dramatique de ne pas prendre des mesures anticipées », a-t-il expliqué, indiquant qu’il ne croyait pas à un phénomène de « désobéissance civile » alors que la colère monte sur les réseaux sociaux. « Les Français sont râleurs, bougonneurs, contestataires, mais sont disciplinés », veut-il croire.

Concernant les élections régionales, François Patriat a répété qu’il était pour un report, à titre personnel, après l’élection présidentielle de 2022, mais qu’il s’en tenait à la décision du gouvernement et du Parlement de les tenir en juin 2021. « Je pense que les élections se tiendront en juin et ne pourraient être modifiées que pour des raisons sanitaires. La situation le permet-elle ? Je m’en tiens à la décision qui a été prise », argue-t-il. Mais ajoute dans la foulée : « Je pense qu’une campagne virtuelle n’est pas une vraie campagne. D’autre part, les régionales ne sont pas une exigence civique urgente. Et puis chacun a des arrière-pensées. Est-ce que la droite n’a pas d’arrière-pensées en voulant les maintenir, parce qu’elle craint qu’Emmanuel Macron soit réélu et que l’élection soit plus difficile après ? », interroge-t-il.

Dans la même thématique

France Politics
11min

Politique

Budget, assurance chômage, Nouvelle-Calédonie… Les dossiers chauds qui attendent Michel Barnier

Après deux mois de flottement, de nombreux dossiers se sont accumulés sur le bureau du Premier ministre. Tout juste nommé, Michel Barnier va devoir relancer plusieurs réformes, mises à l’arrêt avec la dissolution. Néanmoins, la constitution d’un budget reste le premier saut d’obstacles pour le nouveau chef de gouvernement et sa future équipe ministérielle.

Le

NATO Summit
6min

Politique

« Depuis les élections législatives, l’autorité d’Emmanuel Macron s’est affaiblie en Europe et sur la scène internationale »

Ce vendredi, Emmanuel Macron rencontre Olaf Scholz sur les bords du lac Léman, à Évian-les-Bains. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement allemand participent à la nouvelle édition des rencontres franco-allemandes, un rendez-vous devenu incontournable dans les relations entre les deux pays. Alors que les deux hommes sont affaiblis sur la scène intérieure à la suite de revers électoraux, la professeure d'histoire et de civilisation allemande à Sorbonne Université, Hélène Miard-Delacroix, dresse un état des lieux des relations entre Paris et Berlin.

Le

France Politics
5min

Politique

« Ce n’est pas un amateur de punchlines », Michel Barnier raconté par ses soutiens au Sénat

Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.

Le