Jeudi à 15 heures, les présidents de groupe du Sénat se sont entretenus avec le Premier ministre Jean Castex à Matignon. Objectif des discussions : concerter dans la perspective d’un renforcement des mesures sanitaires et très probablement un nouveau confinement. Un nouveau conseil de défense se tiendra vendredi soir et devrait acter les nouvelles mesures. Mais l’exercice, ou plutôt les invités, ont agacé François Patriat. Président du groupe RDPI (LREM), il regrette que les parlementaires demandent à être concertés sans amener plus de propositions sur la table. « Lors de la réunion hier avec le Premier ministre, les présidents de groupe du Sénat n’ont pas fait de propositions mises à part une ou deux sur les écoles. Donc on demande à être consulté et on ne propose pas… Je vois déjà la polémique qui va monter ! », tance-t-il. Il poursuit : « J’ai entendu Patrick Kanner dire ‘il faut prendre les trains quand ils passent’. Je ne sais pas ce que ça veut dire ! Il y a des arrière-pensées politiques », cingle-t-il à l’adresse du président du groupe socialiste au Sénat. L’ancien baron socialiste a par ailleurs déploré que sénateurs et députés ne trouvent pas d’accord en commission mixte paritaire (CMP) sur la prolongation de l’état d’urgence sanitaire. « Je crois que la majorité sénatoriale a cherché à s’opposer partiellement au texte et qu’elle ne voulait pas un accord en CMP. Le Sénat ne voulait pas d’accord », estime-t-il.
Du reste, il a assuré qu’un vote aurait lieu au Parlement à la suite d’une prise de décision du chef de l’Etat quant à un nouveau confinement. « La situation c’est 350 morts par jour, 10 000 morts par mois, donc c’est dramatique. Une partie de la population est gravement en danger. En attendant qu’on puisse vacciner plus, pour éviter une flambée, il serait dramatique de ne pas prendre des mesures anticipées », a-t-il expliqué, indiquant qu’il ne croyait pas à un phénomène de « désobéissance civile » alors que la colère monte sur les réseaux sociaux. « Les Français sont râleurs, bougonneurs, contestataires, mais sont disciplinés », veut-il croire.
Concernant les élections régionales, François Patriat a répété qu’il était pour un report, à titre personnel, après l’élection présidentielle de 2022, mais qu’il s’en tenait à la décision du gouvernement et du Parlement de les tenir en juin 2021. « Je pense que les élections se tiendront en juin et ne pourraient être modifiées que pour des raisons sanitaires. La situation le permet-elle ? Je m’en tiens à la décision qui a été prise », argue-t-il. Mais ajoute dans la foulée : « Je pense qu’une campagne virtuelle n’est pas une vraie campagne. D’autre part, les régionales ne sont pas une exigence civique urgente. Et puis chacun a des arrière-pensées. Est-ce que la droite n’a pas d’arrière-pensées en voulant les maintenir, parce qu’elle craint qu’Emmanuel Macron soit réélu et que l’élection soit plus difficile après ? », interroge-t-il.