Le Premier ministre, François Bayrou, s’est engagé ce mardi 14 janvier, dans son discours de politique générale, à organiser un « conclave » de trois mois en vue de réviser la réforme des retraites. Le chef du gouvernement semble ainsi avoir opté pour une position d’équilibriste, entre une partie de la gauche, notamment les socialistes, qui réclame le gel du décalage de l’âge légal de départ en pension, et la droite qui refuse de toucher au dispositif sans solution de financement. Au risque, pour le Premier ministre, de s’aliéner les deux camps.
« Des points méritent d’être éclaircis », relève auprès de Public Sénat le sénateur de l’Ardèche Mathieu Darnaud, président du groupe LR au Palais du Luxembourg. « Je pense notamment à la question des retraites où on suspend sans suspendre. On aura besoin d’avoir des éclaircissements », pointe l’élu. « On parle de mission flash confiée à la Cour des comptes, on parle de conclave s’agissant du dialogue social… J’aurais tendance à dire : et le Parlement dans tout ça ? Nous attendons de pouvoir aussi nous exprimer sur un sujet qui est au cœur des besoins, des préoccupations des Français », avertit Mathieu Darnaud.
L’élu indique également attendre d’autres engagements sur « l’urgence agricole ». « C’est un sujet qui a été abordé. Je ne suis pas sûr que les syndicats y retrouvent toutes les réponses à leurs préoccupations. Je pense qu’il faudra aller plus loin », insiste l’élu.
« De ces réponses, de la clarté de ces réponses, dépendra l’attitude, notamment des différents groupes, par rapport à une censure ou par rapport justement à une adoption du budget », explique Mathieu Darnaud.
Un « satisfecit » sur les collectivités territoriales
Mais le chef de file des LR du Sénat évoque aussi des « points positifs », notamment sur les questions budgétaires. Il salue la volonté de réduire la dépense publique et de contenir les efforts initialement demandés aux collectivités. « C’est un satisfecit pour nous », sourit Mathieu Darnaud, alors que François Bayrou s’est engagé à maintenir le montant des économies réclamées aux territoires à 2,2 milliards d’euros, contre 5 milliards dans la copie du gouvernement Barnier.
« Le soutien aux collectivités, c’est une façon de favoriser la commande publique et l’économie locale, de favoriser l’investissement et de soutenir nos communes, nos départements ou nos régions », se félicite-t-il. « On attend des précisions. On attend de savoir, puisque François Bayrou a parlé de feuille de route, quel sera le détail des mesures que le gouvernement entend prendre pour parvenir aux objectifs qu’il a clairement énoncés aujourd’hui », conclut Mathieu Darnaud.