Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Françafrique, la fin du paternalisme ?
Par Priscillia Abereko
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« Il n’y a plus de politique africaine de la France ». Avec cette déclaration forte, faite aux étudiants de Ouagadougou (Burkina Faso) le 28 novembre dernier, Emmanuel Macron semble vouloir rompre avec la Françafrique d’État, celle du général de Gaulle.
Une vision que partage Pierre Jacquemot, ancien ambassadeur de France dans plusieurs pays africains : « il n’y a plus de politique africaine mais il y a une politique dite française en Afrique. Je crois que c’est comme ça qu’il faut interpréter les propos du président. Il se veut le centre d’une nouvelle politique, d’un nouveau ton. Pour lui c’est une grande Afrique avec cinquante-quatre pays. Et dans ce discours à Ouagadougou, il répète à cinq reprises ‘’je suis d’une génération qui’’ dès lors il se place compte tenu de son âge et de son auditoire à savoir les étudiants de Ouagadougou, dans une post-histoire. Il est sur un registre générationnel ce qui lui permet de parler de start-up, de jeunesse et de PME. Pour autant, ce n’est pas le premier à déclarer qu’il y a eu un changement d’attitude dans la relation avec l’Afrique, Nicolas Sarkozy l’avait dit qu’on sortait de la Françafrique et ça été redit par Hollande ». Mais comment en est-on arrivé là ?
Vers une Africa-France ?
Certains comme Antoine Glaser, affirment que nous sommes entrés dans une nouvelle époque : un basculement progressif de la Françafrique vers une Africa-France. Quelques pays d’Afrique plus développés et qui ont vu leur économie s’accroître se sont détournés de la France au profit de d’autres pays comme le Canada.
Une attitude peu surprenante pour Antoine Glaser, journaliste spécialiste de l’Afrique : « il faut se dire qu’Emmanuel Macron arrive à un moment où l’Afrique est mondialisée. Si on ne démarre pas là-dessus, on ne comprend pas à quel point la Françafrique est totalement anachronique ».
Si plusieurs présidents français ont évoqué la fin de cette relation asymétrique entre la France et l’Afrique, en quoi la politique française en Afrique d’Emmanuel Macron est-elle si différente ? Pour Antoine Glaser, « la seule chose qui diffère pour l’instant c’est le paternalisme. Vous c’est vous, nous c’est nous : il ne va pas parler devant les chefs d’États Africains mais devant la jeunesse Africaine ».
L’Afrique semble vouloir prendre son destin en main et tente petit à petit d’établir une relation d’égal à égal avec la France. Un constat évident pour Pierre Jacquemot qui se souvient de la déclaration de Nana Akufo-Addo en novembre dernier : « deux jours après le discours à Ouagadougou, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a improvisé un discours où il a très clairement dit ‘’nous n’avons pas besoin d’aide’’. La véritable leçon c’est que le président Ghanéen souhaite un mode de relation qui soit basée sur l’intérêt mutuel et non pas sur une assistance ».
Antoine Glaser insiste, « le vrai changement il ne vient pas de la France, le vrai changement il vient de l’Afrique, c’est cette Afrique mondialisée qui oblige la France à Changer ».
Retrouvez l'intégralité du débat la Françafrique est-elle finie ? ; présentée par Nora Hamadi, samedi 23 juin à 00h15.