FN: Jean-Marie Le Pen reste président d’honneur avant un congrès sous tension
Enième acte du conflit entre Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine: la justice a confirmé vendredi l'exclusion du parti de l'ancien président du...
Par Anne LEC'HVIEN et Anne RENAUT
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Enième acte du conflit entre Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine: la justice a confirmé vendredi l'exclusion du parti de l'ancien président du Front national tout en le maintenant président d'honneur du parti, à un mois d'un congrès qui pourrait rendre cette décision caduque.
Le congrès du parti prévu les 10 et 11 mars à Lille s'annonce extrêmement tendu: le FN assure qu'il en interdira l'accès à Jean-Marie Le Pen au motif qu'il n'est plus adhérent. L'ancien dirigeant du FN a lui affirmé vendredi qu'il s'y rendra, au besoin, en faisant appel à "la force publique".
Dans son arrêt, la cour d'appel de Versailles a validé l'exclusion, en août 2015, de M. Le Pen de son parti en tant que simple membre. Mais elle a jugé que cela n'avait "pas d'effet sur sa qualité de président d'honneur" car les statuts du FN ne prévoient pas que cette fonction purement honorifique soit réservée "aux seuls adhérents".
Marine Le Pen (G) le 14 mars 2015 à Angoume et Jean-Marie Le Pen le 22 février 2013 à Marseille
AFP/Archives
"C'est une bonne nouvelle", a déclaré à l'AFP M. Le Pen, cofondateur du parti d'extrême droite en 1972, qu'il a présidé jusqu'en 2011, avant que soit élue sa fille Marine, qui est seule candidate à sa propre succession en mars. "Je reste président d'honneur, avec les prérogatives qui s'attachent à la fonction. On doit me convoquer au congrès, on doit me convoquer dans les bureaux politiques, (...) dans tous les organismes du mouvement où j'ai le droit de siéger", a-t-il fait valoir.
- "Problème réglé" au congrès -
"Dans un mois ce problème sera totalement réglé", a au contraire balayé sur BFM-TV Steeve Briois, secrétaire général du FN.
Lors du congrès de Lille, qui veut acter la "refondation" du mouvement après l'échec de Marine Le Pen à la présidentielle, les militants se prononceront sur une réforme des statuts qui supprime le poste de président d'honneur, déjà validée fin janvier par la direction du FN. Les adhérents consultés il y a deux ans "avaient à 95% souhaité supprimer la présidence d'honneur et modifier les statuts", a fait valoir M. Briois.
Au-delà de cette question, M. Le Pen "n'a pas été reconnu comme adhérent" du FN et sera, de ce fait, "évidemment" interdit d'accès au congrès du parti, a poursuivi le dirigeant frontiste.
"La justice confirme que Jean-Marie Le Pen n'aura pas le droit de participer au congrès de mars", s'est félicité le FN dans un communiqué. "Toutefois, cette juridiction persiste à maintenir Jean-Marie Le Pen comme président d'honneur", a-t-il déploré.
- Nouvelles provocations -
M. Le Pen avait été suspendu du parti présidé par sa fille Marine en mai 2015, puis exclu le 20 août par le bureau exécutif, après une nouvelle série de provocations: ses propos réitérés sur les chambres à gaz "détail" de l'Histoire, qui lui ont valu d'être condamné par la justice, sa défense du maréchal Pétain, mais aussi ses critiques de la nouvelle direction du FN.
Apprenant son exclusion, M. Le Pen avait parlé d'une "félonie" et lancé l'offensive judiciaire contre son bannissement. Le tribunal de grande instance de Nanterre avait validé son exclusion tout en le maintenant dans ses fonctions de président d'honneur, une décision jugée "aberrante" par Marine Le Pen et par le FN qui avait donc fait appel.
Dans son arrêt, la cour d'appel est allée dans le même sens que le tribunal de Nanterre, à deux exceptions près: elle a augmenté le montant de l'astreinte à l'encontre du FN, qui passe de 2.000 à 5.000 euros, quand le parti ne convoque pas M. Le Pen à une instance. Le FN est par ailleurs condamné à verser 25.000 euros de dommages et intérêts à M. Le Pen, contre 15.000 en première instance.
M. Le Pen a cofondé le parti d'extrême droite avec des membres du parti néofasciste Ordre Nouveau le 5 octobre 1972. Il a présidé le FN pendant près de 40 ans jusqu'à l'élection de sa fille, qui a engagé la "dédiabolisation" d'un parti à l'image et à l'histoire sulfureuses et en a progressivement écarté son père.
Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.
Alors que le premier ministre a demandé aux partis de se positionner par rapport à l’exécutif selon trois choix, les partis de gauche ne souhaitent pas rentrer pas dans le jeu de François Bayrou. Ils attendent des signaux qui pourraient les amener à ne pas censurer. Mais ils ne les voient toujours pas…
C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».
Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.
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