« Les Français savent qu’il est indigne de demander à leurs enfants de rembourser demain ce qu’eux-mêmes ne peuvent pas se payer aujourd’hui », a commencé Édouard Philippe. Quelques jours après le rapport de la Cour des comptes, qui alertait sur le dérapage des finances publiques, le Premier ministre a tenu à rappeler « l’objectif de ramener le déficit en dessous de la barre des 3% ». Alors qu’il devait être à 2,8% du PIB à la fin de l’année 2017, les Sages de la rue Cambon tablent en effet sur 3,2%.
Le chef du gouvernement a également dévoilé la stratégie du gouvernement pour les cinq années à venir, qui s’articulera autour de trois règles : « Faire baisser la pression fiscale d’un point de PIB sur 5 ans, faire baisser la dépense publique de 3 points de PIB sur la même période et agir en donnant de la visibilité aux acteurs. » « La France ne peut demeurer à la fois la championne de la dépense publique et la championne des impôts », a-t-il lancé aux députés.
« Les prélèvements obligatoires baisseront de 20 milliards d’euros d’ici 2022 »
Édouard Philippe a tenu à rassurer, une fois encore, les Français en réaffirmant qu’il n’y aura pas d’augmentation des impôts. « Au contraire, s’est réjoui d’annoncer le Premier ministre, les prélèvements obligatoires baisseront de 20 milliards d’euros d’ici 2022. »
S’agissant de la dépense publique, l’objectif du gouvernement est « ambitieux » : elle devra être « stable, hors inflation, en 2018 par rapport à 2017 ». Pour ce faire, le gouvernement compte agir sur « trois leviers » : « stopper l’inflation de la masse salariale du secteur public, remettre en cause certaines missions de service public (« faire bien ce que nous devons faire arrêter de faire ce que d’autres font mieux que nous ») et « repenser les politiques publiques qui pèsent sur nos actifs sans forcément de résultats », notamment en matière de logement, d’emploi et de formation professionnelle.
« Aucune niche fiscale ne sera sanctuarisée »
« Aucun ministère, aucun opérateur, aucune niche fiscale ne sera sanctuarisée. Partout nous chasserons la dépense inefficace et le saupoudrage de crédit », a mis en garde Édouard Philippe.
Le Premier ministre a prévenu que le ministre de l’Action et des comptes publics, Gérald Darmanin, réunira l’ensemble des administrations publiques « dès cette semaine » pour travailler au redressement financier de la France. Et d’ajouter : « La conférence des territoires permettra d’approfondir la concertation avec les collectivités territoriales ».
Enfin, il a précisé que « dès la rentrée le gouvernement présentera à la fois le budget 2018 et une loi de programmation des finances publiques qui portera sur la durée complète du quinquennat ».