François Fillon a réaffirmé ses positions sur la laïcité et l'islam mardi face à des représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM), invitant cette instance à davantage "s'ouvrir à la société civile" et à "gagner en représentativité et légitimité".
Avec le sénateur-maire LR de Troyes François Baroin, le candidat de la droite a rencontré son président Anouar Kbibech et une délégation du CFCM, l'instance représentative du culte musulman (2.500 mosquées, 4 à 5 millions de fidèles), qui avait demandé à voir les principaux prétendants à l'Elysée.
Selon un communiqué, l'ancien Premier ministre "a rappelé son attachement à une laïcité ouverte et respectueuse des croyances de chacun, y compris son refus de l’interdiction du voile à l’université, sa volonté de ne pas remettre en cause les grands équilibres de la loi de 1905, et son intransigeance à l’égard de toute initiative contraire aux lois et valeurs de la République".
M. Fillon a aussi "encouragé le CFCM à poursuivre ses efforts pour s’ouvrir à la société civile, en particulier aux femmes et aux jeunes, et pour gagner en représentativité et en légitimité, et dans ses actions d’harmonisation de l’organisation du culte et sa recherche d’unité, dans le respect des différents courants de l’islam de France".
Mi-février, en déplacement à Saint-Denis de La Réunion, M. Fillon avait plaidé pour un CFCM "qui soit plus une autorité religieuse", pas au "caractère politique", jugeant que "nous avons besoin d'un islam dégagé des influences étrangères". "Il faut créer un organisme avec des théologiens, des hommes et des femmes respectés qui puissent servir d'intermédiaire dans le travail en profondeur qui doit être conduit pour amener la majorité des musulmans à se rebeller contre l'intégrisme", avait-il jugé à l'automne 2016.
Mardi, le candidat de la droite a aussi "insisté sur la nécessité d’apporter des réponses à la très forte sensibilité actuelle des Français, voire à une forme de crispation sociale, à l’égard de l’islam, dans l’intérêt même des musulmans de France".
Martelant "sa volonté de lutter sans relâche contre le totalitarisme islamique", l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a "précisé sa volonté de renforcer le contrôle administratif, par une lutte déterminée contre les prêcheurs salafistes et la fermeture des lieux de culte abritant des activités contraires à l’ordre public".
Selon ce député de Paris, "la constitution d’associations cultuelles musulmanes pour la gestion des lieux de culte et le respect des obligations de transparence financière prévues par la loi, ainsi que par un dialogue étroit avec le Conseil français du culte musulman, interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, permettront d’y parvenir".