Clivage gauche/droite, abstentionnistes, union de partis : l'Insoumis Adrien Quatennens, le socialiste Olivier Faure et l'écologiste Sandra Regol se sont opposés sur la stratégie à l'approche des municipales, dimanche lors d'un débat à la Fête de l'Humanité.
"Nous devons défendre le clivage gauche/droite, parce qu'il est structurant. Si nous considérons que le premier adversaire est le plus proche de nous, ce n'est pas celui-là qu'on va retrouver au pouvoir, mais Emmanuel Macron", a déclaré le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.
Hué en début de débat par quelques dizaines de personnes parmi les centaines de spectateurs, M. Faure a rétorqué : "Quand dans la rue, je manifeste et que je suis sifflé, je me demande qui vous sifflez, car je suis d'un parti qui a porté des avancées sociales que vous avez vous aussi soutenues."
"Ce qui est l'ordre du jour, ce n'est pas le rassemblement d'un camp, mais la construction d'une nouvelle majorité", a affirmé le coordinateur de LFI Adrien Quatennens, énumérant : "Avec les quartiers populaires, la population en voie de précarisation, avec les classes moyennes des centres-villes qui mettent en question leurs certitudes de vote".
"Je suis consterné par le fait que la seule idée que la gauche aurait à porter, ce serait d'être unie", a-t-il continué, en souhaitant éviter de "construire ensemble un musée". "Pour faire venir le un sur deux qui ne vient plus voter, on ne peut pas utiliser les méthodes qui marchent pour ceux qui viennent déjà", a-t-il ajouté.
Bien qu'Insoumise, la députée Clémentine Autain, qui a lancé en juillet avec la députée communiste Elsa Faucillon un appel à un "Big bang" à gauche, a lancé : "J'en ai vu beaucoup rompre avec les termes de gauche, puis se retrouver sur l'autre rive".
Selon elle, "le mot gauche a besoin d'être rempli à nouveau" et la solution consiste à "tisser des passerelles avec des "secteurs" associatifs et culturels "historiquement ancrés à gauche".
La porte-parole d'EELV Sandra Regol a averti : "On reste souvent bloqués sur nos vieilles maladies, la radicalité des mots. (...) Même si on est tous d'accord contre le capitalisme, si on le dénonce, pour quelqu'un qui a du mal à manger, c'est inquiétant si on n'apporte pas de réponse" et de projet alternatifs.
Aux municipales, "unissons-nous, pas par des accords de sommet, mais ville par ville avec les militants locaux, ne nous quittons pas" après la Fête de l'Humanité, qui se termine dimanche, a souhaité pour sa part le secrétaire national du PCF Fabien Roussel.