Le chef de file des députés LREM Richard Ferrand a lancé jeudi l'idée d'un scrutin à la proportionnelle intégrale pour l'élection des sénateurs, afin que "toutes les sensibilités soient bien représentées".
Interrogé sur Cnews sur une éventuelle volonté de l'exécutif de modifier le mode de scrutin pour l'élection des sénateurs, Richard Ferrand a estimé que "le Sénat pourrait être mieux représenté".
"Le président (du Sénat Gérard, NDLR) Larcher est très attaché à la bonne représentation des territoires. Moi je considère qu'imaginer un scrutin totalement proportionnel à l'échelle des régions serait par exemple une hypothèse de travail intéressante car cela garantit une représentativité de qualité de l'ensemble des régions et c'est une manière de reconnaître le fait régional, et par une proportionnelle intégrale, cela fait en sorte que toutes les sensibilités soient bien représentées."
"A l'Assemblée nationale on doit veiller à la représentativité et la stabilité, au Sénat il faut veiller à ce que les territoires comme les sensibilités soient le plus largement représentés", a-t-il résumé. "C'est ce que je porte, je ne l'impute pas au Premier ministre", a-t-il noté.
Mais "puisqu'on est en train de dépoussiérer la Constitution pour avoir une démocratie rénovée plus représentative, qui ne soit pas dans un processus d'inadaptation à notre pays (…) je me dis qu'il faut être hardi et ouvrir tous les champs de la réflexion", a fait valoir Richard Ferrand.
Gérard Larcher est à l'offensive sur la réforme des institutions: s'il acte l'introduction de 15% de proportionnelle aux législatives, il est, en dépit de concessions obtenues, sur le non-cumul des mandats dans le temps notamment, en "total désaccord" avec la réduction de 30% du nombre de parlementaires prévue, car elle ne permettrait plus selon lui une "juste représentation des territoires".
Début avril, Edouard Philippe avait estimé qu'on pouvait "aussi se poser la question de savoir comment on élit les sénateurs…".
Interrogé pour savoir quel serait le meilleur système, il s'était borné à dire que "dès lors qu'on met sur la table une série de sujets, la discussion parlementaire peut être très riche".
Gérard Larcher est revenu à la charge mardi sur cette réforme, dénonçant un "abaissement des pouvoirs du Parlement" en germe et reprochant à Emmanuel Macron de ne pas respecter leur accord. Il s'inquiète notamment des limites au dépôt d'amendements inscrites dans le texte transmis par le gouvernement au Conseil d'Etat.