Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Femmes agricultrices: le long chemin de l’égalité
Par Public Sénat
Publié le
Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait promis un congé maternité unique, s’il était élu. Résultat, depuis janvier 2019, les agricultrices ont vu la durée de leur congé maternité alignée sur celle des salariées.
Annick Billon, sénatrice UC de Vendée et présidente de la délégation aux droits des femmes du Sénat, explique que pour les agricultrices enceintes, la situation reste complexe : « La difficulté, à partir du moment où l’on met en place un congé maternité, [c’est] de trouver des remplaçants. Et lorsque vous êtes cheffe d’exploitation, trouver un remplaçant, c’est très difficile, surtout dans des départements isolés. Donc, on a beau faire des lois, parfois, elles ne sont pas forcément applicables sur le terrain. Et on est confronté avec ces propositions, ces systèmes, à des difficultés sérieuses (…) On retrouve le même problème avec la garde des enfants. »
De son côté, la sociologue Sabrina Dahache, pointe du doigt des inégalités de traitement, avec ce dispositif : « Il était temps que cette mesure soit mise en place en ce qui concernent les agricultrices et les indépendantes. Après, il me semble que ce dispositif reste producteur d’inégalités, dans la mesure où, lorsqu’il n’y a pas de remplaçant, il est possible que les femmes bénéficient d’une indemnité (…) Mais cela concerne uniquement les femmes cheffes d’exploitation et non les aides familiales et conjointes collaboratrices (…) qui sont déjà sur des statuts précaires. »
Vous pouvez voir et revoir ce débat, en intégralité :