Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, qui doit prendre la tête d'une liste centriste pour les Européennes, a estimé mardi que le choix du conservateur François-Xavier Bellamy par LR pour conduire leur liste revenait à confier celle-ci "à l'extrême droite".
"La direction des LR a confié la liste à l'extrême droite. C'est désormais la liste de Sens commun avec M. Bellamy", a considéré dans un entretien au Figaro le député de Seine-Saint-Denis, en référence à l'émanation politique de La Manif pour tous, partie intégrante de LR.
Contacté par l'AFP, M. Lagarde a expliqué qu'il entendait évoquer "l'extrême droite de LR" dans son commentaire.
Laurent Wauquiez a proposé aux Républicains de confier la tête de liste à cet enseignant de 33 ans, réputé proche de Sens commun, adjoint au maire de Versailles mais candidat malheureux lors des législatives de 2017.
"Ce candidat est curieux", a ajouté M. Lagarde. "Il nous explique qu'il est contre l'avortement et contre la pilule en nous disant qu'il ne défendra pas ses convictions. Dans ce cas, à quoi bon être candidat ?"
Les positions conservatrices de M. Bellamy avaient déjà suscité l'émoi dans les rangs de LR: Rachida Darti, eurodéputée sortante et candidate à un nouveau mandat, a notamment expliqué mercredi que "les convictions personnelles" de M. Bellamy n'étaient "pas les (siennes)".
Pour Jean-Christophe Lagarde, dont le parti qu'il préside a longtemps été l'allié de l'UMP, puis de LR, mais qui a renoncé à tout accord depuis que Laurent Wauquiez dirige la formation de droite, "le choix de la tête de liste et la ligne politique choisie sont le contraire de ce qu'ont toujours porté Chirac et Sarkozy, sans parler d'Alain Juppé."
Celui qui entend, dans une formulation quasiment similaire à celle énoncée par LR, diriger une liste "pro-Europe mais pas pro-Macron", a indiqué qu'il dévoilerait ses candidats en mars.
Selon le patron de l'UDI, elle "sera ouverte aux gens de l'UMP, à ceux qui n'en peuvent plus de voir renier le projet historique de la droite et n'ont pas envie d’être manipulés par le calcul politique de M. Macron."