Ultime débat télévisé et derniers meetings: à trois jours des élections européennes, les candidats redoublent d'efforts pour faire pencher la balance avant un scrutin pour lequel le RN est désormais en tête dans tous les sondages.
Le gouvernement aussi se déploie sur tous les terrains, sommé par Emmanuel Macron de défendre la liste LREM, désormais systématiquement en deuxième position en intentions de vote.
A commencer par son chef, le Premier ministre Edouard Philippe, qui sera jeudi matin sur CNews avant de participer à une nouvelle réunion publique en soirée dans le Loiret.
A Paris, un créneau a été réservé dans l'après-midi au QG d'en Marche pour permettre à des ministres de faire une opération de sensibilisation par téléphone.
Elections européennes : intentions de vote selon un sondage Ipsos/Sopra Steria réalisé entre les 20-21 mai 2019
AFP
Emmanuel Macron, qui n'a eu de cesse de dramatiser l'enjeu de ces Européennes, a lancé mercredi un appel à la "mobilisation générale" en vue d'un scrutin marqué traditionnellement par une forte abstention.
Même si le taux de participation annoncé est en légère hausse dans les derniers sondages, moins d'un Français sur deux devrait se rendre aux urnes dimanche.
Il est difficile de prévoir l'impact d'une forte abstention sur le résultat. LREM en a fait une priorité cette semaine pour tenter de mobiliser les électeurs d'Emmanuel Macron lors de la présidentielle 2017 (24,01% au premier tour), afin de coiffer sur le poteau le RN de Marine Le Pen, dont la base est traditionnellement déterminée.
La plupart des récentes enquêtes d'opinion donnent le RN en tête avec une avance de 0,5 à 2 points sur LREM.
Le Premier ministre Edouard Philippe en campagne à Valencienne, le 21 mai 2019
AFP
Selon un sondage Ifop-Fiducial diffusé jeudi, le RN (24,5%) devance LREM (23%) et la liste Les Républicains (14%). Loin derrière, La France insoumise pointe à 8,5%, Europe Écologie-Les Verts à 6,5% et la liste PS/Place publique est créditée de 6% (+0,5).
- Onze candidats en débat sur BFMTV -
Avant les derniers meetings programmés vendredi soir, un ultime débat télévisé réunira jeudi à partir de 20h45 sur BFMTV onze têtes de liste qui débattront autour de trois thèmes, la vie quotidienne des Européens, la souveraineté et la place de l'Europe dans le monde.
La tête de liste de la France insoumise (LFI) Manon Aubry, avant le débat de France 2, à Saint-Cloud, le 22 mai 2019
AFP
Les représentants des six listes en tête des sondages - Jordan Bardella (RN), Nathalie Loiseau (LREM), François-Xavier Bellamy (LR), Manon Aubry (LFI) , Yannick Jadot (EELV), Raphaël Glucksmann (PS/PP) - seront rejoints par cinq candidats qui espèrent toujours franchir la barre des 5% dimanche, seuil minimal pour pouvoir envoyer des élus au Parlement européen: Ian Brossat (PCF), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Benoît Hamon (Générations), Jean-Christophe Lagarde (UDI) et Florian Philippot (Les Patriotes).
Jusque-là, les débats ont eu du mal à passionner les Français, à l'image d'une campagne souvent brouillonne.
Mercredi soir sur France 2, les échanges ont notamment été marqués par une joute entre François Bayrou, le chef du MoDem qui représentait la liste de la majorité, et Laurent Wauquiez. Le premier a déploré que "l'Union européenne (soit) au bord de la disparition", le second accusant Emmanuel Macron d'avoir "accompagné cette dislocation".
Le chef des Républicains s'est ensuite écharpé avec Mme Le Pen: à la finaliste malheureuse de la présidentielle de 2017, M. Wauquiez a demandé si elle était "dans ce tempérament (du débat, jugé raté) du second tour de la présidentielle". "Vous avez l'air assez agressive ce soir", lui a-t-il lancé.
Le patron de LR, Laurent Wauquiez participait au débat de France 2 à Saint-Cloud, le 22 mai 2019
AFP
"Vous savez quoi, M. Wauquiez ? J'espère qu'un jour, vous aurez la possibilité de faire un débat au second tour de la présidentielle", lui a répondu Mme Le Pen.
Peu de temps après, ce sont Manon Aubry et Raphaël Glucksmann qui se sont opposés sur l'opportunité de sortir des traités pour mettre en place une TVA à 0% sur les produits de première nécessité, mesure à laquelle ils sont tous deux favorables.
La réunion à l’Elysée n’a pas abouti sur un accord. Mais avec des lignes rouges qui peuvent paraître très éloignées, la sortie de crise semble encore lointaine. Un début de rapprochement émerge cependant sur la méthode, autour du non-recours au 49.3.
Depuis la chute de Bachar Al-Assad, certaines déclarations de responsables politiques conciliant avec le régime dictatorial refont surface. En octobre 2015 par exemple dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat, Jean-Luc Mélenchon estimait que les bombardements russes et syriens faisaient partie d’une guerre nécessaire contre les rebelles.
Reçus par Emmanuel Macron ce mardi, avec d’autres formations politiques à l’exception de LFI et du RN, socialistes et écologistes se sont engagés, s’ils accèdent au pouvoir, à ne pas utiliser le 49.3 à condition que les oppositions renoncent à la motion de censure. « Ça a été repris par Horizons, par le MoDem », a assuré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.
À la sortie d’une réunion avec les partis, hors LFI ou RN, le patron des députés de la Droite républicaine insiste à nouveau sur la nécessité d’aboutir à un accord de non-censure pour qu’un gouvernement survive. Il maintient sa ligne rouge : la droite ne veut ni ministres issus de la France insoumise, ni application du programme du Nouveau Front populaire.
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Présentation des conclusions des états généraux de l'information
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