Et si les légumes mangés par les enfants étaient cultivés à proximité des écoles ?

Et si les légumes mangés par les enfants étaient cultivés à proximité des écoles ?

Dans cette petite commune du Gers, et sans attendre le soutien de l’état, un maire a décidé de produire ses propres légumes sur des parcelles municipales pour alimenter la cantine du village. Sécurité, logement, école, et s’il revenait aux élus locaux de bien nourrir leur population ?
Public Sénat

Par Valentin Dassé

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Fervent défenseur du « bien manger » et des circuits courts, Nicolas Meliet maire de la petite commune de Lagraulet-du-Gers a acquis 10 hectares de champs pour y produire des légumes destinés à la cantine du village. Désormais les écoliers mangent quotidiennement des produits 100 % bios et locaux. Pour l'élu, « c’est un choix politique d’éduquer et de nourrir les enfants ». À ce titre, les maires ont un rôle à jouer et doivent « montrer l’exemple ».

« L’agriculture bio doit coûter plus cher parce que l’agriculteur doit être rémunéré et vivre de son travail ».

Si aux yeux du maire la qualité des produits proposés aux enfants est une priorité, il concède que le passage à une cantine 100 % bio implique des efforts. À commencer par des efforts financiers. L'achat de produits bio, et le recrutement d'employés communaux chargés de la culture des légumes font monter la facture. Mais l'élu assume « l’agriculture bio doit coûter plus cher parce que l’agriculteur doit être rémunéré et vivre de son travail ».

« Si je coupe les lumières 2 heures par nuit, c’est 50 centimes de plus d’investis dans l’assiette des enfants »

Et pour financer le surcoût d'une alimentation saine, le maire ne manque pas d'idées : « Si je coupe la lumière 2 heures par nuit, c’est 50 centimes de plus d’investis dans l’assiette des enfants », affirme-t-il.

Une initiative qui n'est pas passée inaperçue. La sénatrice centriste de Côte-d’Or Anne-Catherine Loisier et le sénateur socialiste de la Loire Jean-Claude Tissot ont été séduits par l'idée. La sénatrice s'est même dite prête à déposer un amendement pour aider les municipalités à investir dans le bio et les circuits courts, en permettant de récupérer une partie de la TVA sur les achats et investissements de ces communes.

 

 

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Procès de l'assassinat de Samuel Paty : tous les accusés ont été reconnus coupables

Les deux amis de l’assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, ont été reconnus coupables de complicité d’assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle. Le verdict a été accueilli par des cris et des pleurs de la part de la famille de Naïm Boudaoud, âgé de 22 ans. « Ce soir, c’est la République qui a gagné », s’est félicité Thibault de Montbrial, avocat de Mickaëlle Paty, une des sœurs du professeur assassiné. La cour a également déclaré coupables d’association de malfaiteurs terroriste les deux auteurs de la « campagne de haine « qui ont fait de Samuel Paty une « cible » : Brahim Chnina, 52 ans et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, ont écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle. « J’ai compris que vous avez fait de la politique, pas de la justice », s’est exclamé depuis son box Abdelhakim Sefrioui avant d’être sèchement interrompu par le président, tandis que la famille de Brahim Chnina, très nombreuse sur les bancs du public, éclatait en sanglots et cris de désespoir. Vincent Brengarth, un des avocats d’Abdelhakim Sefrioui, a annoncé aussitôt que son client faisait appel de sa condamnation. Ouadie Elhamamouchi, autre avocat du prédicateur, a estimé que son client était désormais « un prisonnier politique ». « Je me désolidarise de ces propos-là », a cependant nuancé Me Brengarth, montrant des failles dans la défense du prédicateur. Avocat de la compagne de Samuel Paty et de leur fils, présent à l’audience, Francis Szpiner s’est félicité d’un « verdict équilibré ». Le fils de Samuel Paty, âgé seulement de 9 ans, a compris que « justice a été rendue pour son père », a-t-il ajouté. Si le quantum des peines n’est pas très différent de ce que réclamait le parquet, la cour présidée par Franck Zientara a choisi de maintenir l’infraction de « complicité » pour les deux amis d’Abdoullakh Anzorov, un islamiste radical tchétchène de 18 ans, abattu par la police peu après son acte. Les quatre autres accusés, dont une femme, appartenant à la « jihadosphère » qui était en contact avec Anzorov sur les réseaux sociaux, ont également tous été condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis. Pour deux d’entre eux (Ismaël Gamaev et Louqmane Ingar) la cour a retenu l’association de malfaiteurs terroriste tandis qu’elle a déclaré coupable Priscilla Mangel de provocation au terrorisme et Yusuf Cinar d’apologie du terrorisme. La veille de l’attentat, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov avaient accompagné Anzorov à Rouen pour y acheter un couteau (pas celui qui a servi à décapiter Samuel Paty) qui sera retrouvé sur la scène de crime. A l’audience, Boudaoud et Epsirkhanov ont répété qu’Anzorov leur avait expliqué que ce couteau était « un cadeau » pour son grand-père. Le jour de l’attentat, le 16 octobre 2020, Boudaoud, le seul sachant conduire, avait accompagné le tueur dans un magasin de pistolets airsoft puis l’avait déposé à proximité du collège où enseignait Samuel Paty. « Volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers » Les deux jeunes gens « avaient conscience de la radicalité » d’Anzorov et qu’il « avait la volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers », a estimé la cour. Cependant, a souligné le président Zientara, « il n’est pas démontré que (les deux jeunes gens) étaient avisés de l’intention d’Anzorov de donner la mort à Samuel Paty ». Les magistrats du Pnat avaient requis 14 ans de réclusion assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Boudaoud et 16 ans de réclusion également assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Epsirkhanov. La cour n’a cependant pas retenu la période de sûreté des deux tiers à leur encontre. Brahim Chnina, père de la collégienne qui a menti en accusant le professeur d’avoir discriminé les élèves musulmans de sa classe lors d’un cours sur la liberté d’expression où il a présenté une caricature de Mahomet, avait lui posté des messages et une vidéo hostile au professeur dès le 7 octobre. Quant à Abdelhakim Sefrioui, fondateur de l’association (aujourd’hui dissoute) pro-Hamas « Collectif Cheikh-Yassine », il avait qualifié Samuel Paty de « voyou » dans une autre vidéo. Mais rien ne prouve qu’Anzorov avait vu la vidéo d’Abdelhakim Sefrioui, avaient mis en avant ses avocats, ajoutant que leur client n’avait pas rencontré l’assassin de Samuel Paty. « La cour a considéré que (MM. Chnina et Sefrioui) avaient préparé les conditions d’un passage à l’acte terroriste », a indiqué M. Zientara. (Avec AFP)

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