La répartition des postes se poursuit à l’Assemblée nationale, ce jeudi 30 juin. Après l’élection mardi de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée, première femme à accéder au perchoir, puis la nomination mercredi des membres du Bureau, l’attention devrait se concentrer aujourd’hui sur la présidence de la commission des finances. Un poste particulièrement convoité, que le règlement du Palais Bourbon réserve au premier groupe d’opposition. En l’occurrence, le Rassemblement national dispose de 89 élus dans l’hémicycle. Mais l’alliance des gauches Nupes, en vérité composée de quatre groupes parlementaires, ne l’entend pas de cette oreille et devrait faire front pour permettre l’élection de son propre candidat, Éric Coquerel. Reste à savoir si le parti de Marine Le Pen, qui compte 11 députés au sein de la commission des finances, arrivera à glaner des voix auprès d’autres élus, notamment ceux de la droite, pour empêcher les 18 membres de la Nupes qui siègent à la commission de faire accéder l’un des leurs à ce poste.
« L’heure n’est pas au tripatouillage. Les Français veulent une Assemblée nationale qui corresponde à leur panel d’opinions. C’est une chance démocratique, alors on ne va pas commencer à faire des petites ententes d’arrière-boutique », assure le député RN de la Moselle Laurent Jacobelli, au micro de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat. « En revanche, la tradition veut que le président de la commission des finances soit issu de l’opposition. La première force d’opposition, aujourd’hui, c’est le Rassemblement national. Nous présentons la candidature de Jean-Philippe Tanguy qui, par son parcours et sa rigueur personnelle, serait tout à fait dans le rôle », défend-il.
» Pour en savoir plus : Présidence de la commission des Finances : RN ou Nupes ? Gérard Larcher a tranché. La gauche crie au « front antirépublicain »
« Nos électeurs valent autant que les électeurs des autres partis. Nos députés valent autant que les députés des autres partis »
Et de fustiger l’attitude de la gauche : « La Nupes, ça ne veut rien dire ! Parfois, c’est un groupe consolidé, et quand ça les arrange ils se divisent en quatre groupes pour obtenir plus de choses. Il va falloir arrêter avec cette mascarade », s’agace-t-il. « Les règles se sont appliquées pendant tout un tas de mandatures, et on se dit aujourd’hui, comme c’est le RN, qu’il faudrait faire des exceptions. Pas d’exception ! Nous sommes un parti républicain, nous sommes le premier parti d’opposition de France. Nos électeurs valent autant que les électeurs des autres partis. Nos députés valent autant que les députés des autres partis. Et donc les mêmes règles doivent s’appliquer », martèle l’élu.
Laurent Jacobelli qualifie notamment Éric Coquerel d’« agitateur extrémiste ». « Éric Coquerel c’est l’ultra gauche radicale, la haine des entreprises, le matraquage fiscal, la volonté de faire une inquisition sur ce que possède tout un chacun », veut-il alerter. « Ses idées sont un danger pour la République. »