C’était une promesse du président de la République faite à la Convention citoyenne pour le Climat : soumettre à référendum la réécriture de l’article 1 de la Constitution « garantissant » la préservation de l’environnement. Mais la bataille politique revêt la forme d’un affrontement sémantique, la droite sénatoriale rejetant le terme juridiquement contraignant de « garantir », pour lui préférer le verbe « préserver ». Or la révision constitutionnelle n’est possible que si le texte est adopté en termes identiques par l’Assemblée et par le Sénat. Et l’absence de compromis entre les deux chambres signifierait l’abandon du référendum.
Invité de la matinale de Public Sénat, « Bonjour chez vous », le député socialiste des Landes l’a pourtant vivement défendu. « Il est souhaitable », a-t-il affirmé avant d’expliquer : « Je crois que la cause est importante pour que tout soit mis en œuvre afin de construire le compromis républicain qui transcende les familles politiques et qui a comme objet la préservation de l’environnement. »
D’autant qu’il juge prématuré de la part de l’exécutif de tirer les conclusions d’un débat parlementaire encore inachevé. « Ils le tiennent pour un exercice de style », déplore-t-il plaidant pour « attendre de voir où nous en sommes ». Pour l’heure, le texte a été voté par l’Assemblée nationale et vient de franchir l’étape de la commission du Sénat pour atterrir en débat dans l’hémicycle. « La version de la commission est en retrait. Il faut continuer à travailler, convaincre et aller à référendum sur la version la plus ambitieuse possible », martèle Boris Vallaud. Il ajoute : « Le soutien du peuple constituant est un signal important ».
Quant aux charges contre la droite sénatoriale venant du gouvernement, qui l’accuse de « torpiller » le projet de loi, le porte-parole du PS observe : « Qu’elle ne soutienne pas la position du gouvernement, on en fait le constat, on peut le regretter. Mais c’est toujours la faute de quelqu’un d’autre pour ce gouvernement ».